L’année 2021 démarre sur les chapeaux de roue du côté des séries avec The good Lord Bird, adaptation en sept épisodes du roman de James McBride paru en 2015 chez Gallmeister sous le titre L’Oiseau du Bon Dieu.
L’histoire basée en partie sur des faits réels raconte la folle épopée de John Brown, un abolitionniste blanc doublé d’un prédicateur totalement illuminé qui, durant le milieu du 19e siècle, a parcouru les routes du Sud des États-Unis dans le but de libérer les esclaves noirs de leurs chaînes. Un projet pour lequel il était prêt à tout et même à faire couler le sang s’il le fallait… tout cela, quelques années avant la guerre de Sécession.
C’est l’acteur américain Ethan Hawke produit la série et qui incarne ce personnage incroyable dans une interprétation absolument remarquable. Le regretté Jeff Bridges pressenti au départ pour le rôle n’aurait sans doute pas fait mieux.
Avec sa longue barbe, ses cheveux hirsutes ses grands yeux de fou assez effrayants, John Brown est un personnage ambivalent, capable de se montrer bon et généreux avec ceux qui adhèrent à sa cause, mais également extrêmement violent avec ceux qu’il considère comme étant des esclavagistes.
Dans son sa croisade d’un genre particulier, entre le Kansas et la Virginie Occidentale, il emmène à ses côtés ses enfants et tous les volontaires qui veulent bien se joindre à sa cause, mais également un petit garçon orphelin déguisé en fille qu’il appelle Onion (Échalote en VF) et dans lequel il voit une sorte d’incarnation divine. C’est d’ailleurs ce personnage qui sert de narrateur à cette histoire passionnante de bout en bout.
Pour son humour noir et la densité de ses dialogues, la série nous ramène évidemment au cinéma de Quentin Tarantino, plus particulièrement à Django unchained. Comme chez Tarantino, on appréciera la qualité de la mise en scène et les gros moyens alloués à cette production (reconstitution, décors, costumes splendides..) permettant de lui donner cette dimension à la fois épique, tragique, et même Grand-Guignol par moment. Une série sans le moindre temps mort qui mélange avec beaucoup d’habileté moments de grande violence avec des moments de pure contemplation dans une histoire remplie de personnages hauts en couleurs.
Et comme dans la saison 4 de Fargo, The Good Lord Bird propose une réflexion sur la lutte pour les droits des noirs et aussi sur la relation entre classe sociale et race dans l’histoire des États-Unis, les deux pouvant être aussi liés comme on le voit à travers le personnage du notable noir Frederick Douglass interprété par Daveed Diggs.
Une série qui en tout cas a beaucoup plu à Barack Obama puisqu’elle figure sur sa liste des meilleures séries 2020 avec I May Destroy You, The Good Place, The Last Dance, Le Jeu de la dame.
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