La série s'ouvre là ou beaucoup se referment. Eléanor Shellstrop est morte. Mais tout va bien, ses bonnes actions et sa générosité lui ont permis d'entrer dans The Good Place, un paradis somme toute très humain, plus proche d'un petit quartier riche américain qu'à une succession de nuages blancs. Grâce à son bon coeur, Eléanor, comme tous les autres résidents, peut désormais passer l'éternité avec sa vraie âme sœur. Problème, il y a erreur sur la personne.
Loin d'être généreuse et humaniste, Eléanor est égoïste et malhonnête. Son temps sur terre, rappelé par des flashbacks disparates, est une succession d'actions sournoises pour son profit personnel. Son appartenance à The Bad Place, un enfer où les châtiments corporels les plus immondes sont quotidiens, ne fait aucun doute. Consciente de sa chance, Eléanor avoue son secret à son âme soeur Chidi Anagonye, docteur en philosophie et en éthique. Cette erreur originelle laisse à notre petit diable devenue ange une seconde chance dans cette seconde vie. Une seconde chance sous les enseignements avisés de son tuteur qui, fervent défenseur de l'honnêteté, peine à garder le silence.
Tout en traitant de sujets durs (la mort, le paradis et l'enfer, rien que ça) The Good Place garde une légèreté bienvenue. Les déviances éthiques d'Eleanor sont interprétées avec beaucoup d'humour et d'humanité par une pétillante Kristen Bell. Être éternel de portée divine, Michael, créateur et gérant de ce paradis singulier, reste au demeurant un terrien comme un autre. Parfois omniscient, parfois pathétique, il doit jongler avec les difficultés qu'entraîne l'arrivée d'Eléanor dans son quartier.
Monde peuplée de défunts, The Good Place se pose des questions de vivants. Sans entrer dans un dramatisme philosophique, on s'instruit des philosophies grecques et kantiennes tout en riant. Le tout dans une série rythmée, dynamique et où les rebondissements ne manquent pas.
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