La famille, ces fantômes du passé qui hantent le présent

Fini la nuit dernière, The Haunting of Hill House est donc l'oeuvre-somme de Mike Flanagan, qui gagne ici en belle maturité. On y retrouve absolument toutes ses obsessions, tous ses motifs. Peur et larmes se confondent dans un portait familial magnifiquement funèbre.
Loin du train-train fantôme outrancier formaté pour faire sursauter le spectateur en mal de sensations, "l'horreur" n'est là que pour sublimer ce grand drame familial. Si le frisson est bien présent, c'est le coeur qu'il vise principalement, car les fantômes sont ici ceux de nos drames communs, ceux qui lévitent tout près du coeur.
Le frisson, parlons-en. Il trouvera son apogée lors d'un épisode 6 absolument virtuose, à grand renfort de plans séquences totalement dingues. Flanagan aura d'ailleurs du mal à s'en remettre, les épisodes suivants n'égaleront jamais ce point culminant de la série même si ces derniers resteront tout de même de qualités.
Si je devais trouver une fausse note à la série, c'est celle de l'épisode final, que je trouve personnellement moins forts que les autres, parce que trop démonstratif. Ce dernier s'enlise et s'éternise dans un trop plein de bons sentiments dont aurait pu se passer la série, diluant de ce fait un peu le climat pesant qui s'était joliment installé. Cela reste cependant sans conséquence sur la qualité globale de l'oeuvre.

Voilà donc ma modeste contribution, The Haunting of Hill House est une série que j'attendais au tournant et qui a réussi à dépasser toutes mes attentes. Attentes que j'avais placées très hautes.
Je suis maintenant curieux de voir comment Flanagan, que je suis depuis ses tout débuts, évoluera après tout ça. Sûr qu'on en entendra parler.