Ca se laisse regarder, ça promet implicitement beaucoup de choses, comme dans un "contagion" ou "Alerte" on s'attend à des rebondissements scénaristiques. Il y a le savant fou, le héros en la personne de la femme, le chef de la CDC qui tient le rôle du méchant... Mais en fait il n'y en a jamais, c'est un peu normal vu que c'est une histoire vraie.
Mais du coup à quoi ça sert de faire une série de 6 épisodes sur ce qu'on pourrait raconter en une page ? Finalement le remplissage est fait avec des "dramas manufacturés" comme ils disent dans la TV réalité, dont on ne sait pas si ils étaient réels, comme la rivalité entre le savant fou et le méchant, la relation entre le savant fou et l'héroïne... Mais qui n'aboutissent sur rien. En plus de ça on nous met l'histoire classique de la famille américaine avec ses deux enfants et les deux parents militaires qui travaillent là où il y a des maladies et qui ont fait un pacte pour ne jamais être touchés en même temps "pour les enfants"... Avec une tripotée de scènes qui font du remplissage comme l’entraînement de gymnastique, des repas de famille, les instructions pour mettre le gratin au four... Et comme on est en 2019 on nous fait le coup aussi avec la famille noire qui va camper et qu'on voit dans son environnement domestique... la famille noire ne sert à rien vu que le personnage médecin n'a aucun intérêt dans la série, il ne serait pas là ça serait pareil mais il y aurait 20 minutes de remplissage autre à tourner. Et pour terminer le remplissage, évidemment, on nous met les thèses minoritaires à la mode du moment, donc la complainte de la femme brillante qui doit tout faire bien pour être reconnue, années 80 obligent, dans un monde machiste. Le petit couplet récurent sur les homosexuels et sur l'épidémie de SIDA, avec carrément des scènes gratuites dans les centres de dépistages. Et enfin des noirs, donc le médecin qui ne sert à rien, mais aussi le chef du labo qui est noir, appelons le Barrack, et tout une tripotée d'acteur dans des passages en Afrique qui sont franchement pas bien utiles à l'histoire et donc l'intérêt est juste un twist final un peu bidon pour montrer que le savant fou il n'est pas fou ni méchant mais un héros, et bien sûr montrer que les africains ils sont tip top, ils savent contenir les épidémies avec l'armée ou en faisant des quarantaines, javelliser leur eau potable, ils sont altruistes en proposant de s'immoler plutôt que de répandre la contagion. Alors que le vilain blanc du corps médical venu chez eux, il ne stérilise pas suffisamment les seringues, il oublie régulièrement de mettre un masque quand il va voir les malades, refuse de rester dans un village de malades pour se casser le plus vite possible, voire de prendre en charge les femmes enceintes.
Bref, à la fin on a quand même l'impression d'avoir perdu son temps.