La Dimension Nippone
Le monde de l'animation japonaise est fascinant. Véritable institution, l'animation occupe une place de choix dans le paysage culturel nippon qu'elle contribue à faire connaître au-delà des...
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le 21 oct. 2016
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Critique en cours de construction. Je l'éditerai à chaque nouvel épisode visionné, et rédigerai un bilan final une fois la série terminée.
Note : les épisodes avec une flèche "-->" devant eux sont ceux qui m'ont le plus plu et que je vous recommande, ceux avec un "!!!" sont les plus violents ou à caractère sexuel et peuvent vraiment choquer les âmes sensibles.
--> 1) The Dragon Dentist : 5 minutes servant d'introduction aux deux OAV sortis cet hiver 2017. L'épisode est certes rapide mais plante bien le décors. En revanche pris tout seul il ne présente que peu d'intérêt.
2) HILL CLIMB GIRL : Episode plutôt anecdotique, dont rien ne ressort que ce soit sur la forme (3D au budget correct, contrairement à Dragon Dentist qui lui avait une identité bien marquée) ou sur le fond (une fille fan de cyclisme défie un jeune homme tout aussi passionné malgré ses nombreuses défaites face à ce dernier). On y retrouve les classiques thèmes de la force de la volonté, l'importance de ne jamais abandonner et de se battre jusqu'au bout si l'on veut la victoire etc...
!!! 3) Me!Me!Me! : Personnellement j'ai un peu de mal avec des clips aussi violents, mais je reconnais que la direction artistique et le travail stylistique sont tout bonnement bluffants, à l'instar du moment un peu électro vers la fin, largement inspiré des musiques du groupe Daft Punk. Le clip serait une critique visant à sensibiliser les Otaku Hikkikomori (ceux qui restent cloisonner chez eux et abandonnent toute vie sociale et professionnelle afin de se consacrer à leur passion de manière exhaustive) de sortir un peu de leur routine nocive pour eux et leur entourage.
--> 4) Carnage : Court-métrage narrant une histoire de vengeance version Far West à mi chemin entre Kill Bill et certains films de Sergio Leone en particulier For a Few Dollars More. Le titre demeure assez violent et bénéficie d'un style graphique à l'aquarelle donnant un rendu poussiéreux en accord total avec l'époque représentée. En 7 minutes seulement, Carnage nous montre qu'en connaissant le minimum sur les personnages, leurs ambitions, l'univers qui les entoure, il suffit d'une excellente musique pour rendre une histoire classique sur le papier, vraiment prenante une fois réalisée. Un beau tour de passe-passe, qui nous remet en question sur ce qui est le plus important dans une œuvre, tout support confondu. A-t'on assurément besoin de véhiculer un message profond ou des idées philosophiques si le simple travail de mise en forme, qu'il soit narratif ou descriptif, suffit à rendre excellent un contenu au premier abord classique et sans grande prétention ? Ne peut-on pas tout simplement apprécié une œuvre pour la qualité de l'expérience qu'elle nous fait vivre ? Un débat très intéressant qui mériterait d'être plus approfondi, surtout sur Senscritique, où beaucoup de personnes semblent apprécier uniquement les créations ayant une véritable portée. Mais faire un divertissement réussi est selon moi tout aussi honorable, et loin d'être aussi évident qu'on ne le pense aux premiers abords.
5) Yoshikazu Yasuhiko & Ichiro Itano: Collection of Key Animation Films from Mobile Suit Gundam : Épisode dispensable faisant plus office de remplissage qu'autre chose, surtout pour un spectateur n'ayant pas visionné Mobile Suit Gundam. Les fan hardcore de la licence seront peut-être contents de voir l'envers du décors de leur anime du coeur.
--> 6) 20min Walk From Nishi-Ogikubo Station, 2 Bedrooms, Living Room, Dining Room, Kitchen, 2mos Deposit, No Pets Allowed : Mon deuxième coup de cœur après Carnage. Déjà posons le décors : une jeune femme se réveille dans sa chambre, sauf qu'elle est devenu aussi petite qu'un insecte. Au début, l'animation semble laborieuse, et se rapproche presque d'une succession de plans fixes, ce qui contribue d'autant plus à donner cet effet d'étrangeté. Puis, à travers un changement de point de vue (celui de son compagnon), on se rend compte qu'elle est devenu un cafard. Par la suite la jeune demoiselle, qui elle n'a pas conscience de sa véritable nature, va tenter de survivre aux féroces attaques de son mari ; l'animation s'emballe alors pour nous fournir une scène mémorable, à la fois dynamique et bon enfant grâce à la musique entraînante et l'optimisme de la jeune demoiselle, ce qui créé un mélange très déstabilisant puisque la femme risque de se faire tuer à n'importe quel instant par son propre mari et que cette dernière est entièrement nue. A la fin du court-métrage, elle se réveille à nouveau (tout cela n'était donc qu'un rêve), puis elle aperçoit un cafard au sol qui se fait immédiatement écrasé par son mari.
J'avoue avoir du mal à trouver une explication cohérente à cette petite histoire. L'interprétation basique serait de montrer l'excessivité avec laquelle l'homme réagit face à la moindre bestiole inoffensif - il s'agirait donc d'une réflexion sur le rapport avec les autres espèces. J'y vois plus une réflexion sur la vie de couple, l'incompréhension qui peut y subsister. A vous de visionner cet excellent épisode pour vous forger votre propre avis !
7) until You come to me : Il s'agit d'un deuxième hommage (après Gundam) à un des animes ayant le plus marqué la population orientale comme occidentale : j'ai nommé Evangelion. Les événements se passeraient après le film Evangelion: 3.0 You Can (Not) Redo. Même si les décors sont magnifiques, cet épisode ne présente que peu d'intérêt, surtout pour ceux qui n'ont pas vu le film.
--> 8) Tomorrow From There : Un clip musicale très joli, qui transpire la bonne humeur. Même si ça reste du classique, avec des thèmes comme la liberté de construire sa propre vie, de surmonter les épreuves sur son chemin, de voir les petits bonheur du quotidien, cette petite ode à l'optimisme est un véritable plaisir à écouter/regarder.
9) Electronic Superhuman Gridman: boys invent great hero : 5 minutes pendant lesquelles un mecha combat des monstres et des méchants robots voulant détruire une ville. Une sorte de mélange entre Pacific Rim, Gundam et Gurren Lagann (avec des transformations de robots de plus en plus badass et géants). Honnêtement, je ne trouve aucun intérêt à ce genre de production, juste un défilé de robots qui se tapent dessus, surtout quand l'animation est tout juste passable ce qui est le cas ici.
10) Yamadeloid : Un autre clip musical qui nous raconte une aventure (ou plutôt une errance comme le dit la chanson : "laisse le vent souffler peu importe où il va") à la sauce japonaise assez banale dans ses grandes lignes : un samouraï erre dans le pays, tombe amoureux d'une jeune japonaise, mais cette dernière se fait kidnapper par un gang et le protagoniste part à sa rescousse. Un épisode globalement oubliable même si sympathique, et apporte une petite réflexion sur le métier d'écrivain visiblement.
--> 11) POWER PLANT No.33 : Court-métrage qui aurait pu donner naissance à une série ou des OAVs puisqu'il introduit un univers intriguant malgré sa faible durée. Cependant, là ou The Dragon Dentist ne servait vraiment que de préquel, ici le message est donné à la fin du film à travers l'unique réplique de l'héroïne, une sorte de métaphore de la dépendance humaine à l'énergie. L'un des épisodes à ne pas manquer, je reste vague volontairement pour ne pas gâcher le plaisir.
12) Evangelion: Another Impact : Encore un hommage, et encore à Evangelion qui plus est. Il s'agit d'une refonte en 3D moderne d'une des scènes marquantes de la série, donc à moins d'être un grand fan invétéré de la licence cela ne présente que peu d'intérêt une fois de plus, surtout que ce mélange de 3D modernes avec des bruitages d'animes à l'ancienne est vraiment étrange pour ne pas dire de mauvais goût.
--> 13) Kanón : Celui-là est sans doute le plus indescriptible de tous, je vous recommande chaudement de le visionner pour vous faire votre avis. Il pose des tonnes de question sur la société moderne et l'uniformisation, les individualités de chacun, la part de responsabilité de l'homme sur son monde parallèlement avec celle de son "créateur" ici symbolisé par Adam... C'est passionnant et rafraichissant, intelligent mais pas intellectuel. Une autre pépite à découvrir.
!!! 14) SEX and VIOLENCE with MACHSPEED : Le titre résume bien l'épisode, pas grand chose à en redire si ce n'est que j'ai ri tellement c'était débile et ridiculement violent par moment. Avec en prime une morale plus que douteuse, voilà un épisode peu conventionnel qui ne plaira pas à tout le monde.
--> 15) Obake-chan : Obake-chan c'est juste un moment mignon et de tendresse, qui capture quelques instants assez drôles de la vie d'une jeune fille voulant devenir fantôme à plein temps. En soit il n'est pas aussi indispensable que certaines autres recommandations mais a su me toucher directement. Voir aussi le numéro 18 dans le même esprit en plus enfantin.
16) Tokio of the Moon's Shadow : L'histoire de cet épisode est celle d'une lutte d'un groupe de personnes contre une menace extraterrestre, chaque membre devant protéger une planète du système solaire. L'invasion arrive jusqu'à la Terre (les autres planètes ayant littéralement explosées), et Tokio constitue le dernier rempart de l'humanité. Ce qui est vraiment surprenant dans ce court c'est le mélange de style et de ton. D'un côté le chara-design et les effets de couleurs sont mignons, cependant l'histoire en elle-même est dramatique et certains personnages meurent de manière violente. On a également un mélange de dessins 2D puis de la 3D. Tokio of the Moon's Shadow est difficile à critiquer mais le ressenti lors du visionnage n'est pas des plus plaisants puisqu'il essaye absolument à casser les codes et ce de façon plus ou moins adroite.
--> 17) THREE FALLEN WITNESSES : L'un des courts les plus intéressants du lot. Pour faire simple des détectives peuvent créer une simulation qui remonte dans le temps avec des morceaux d'ADN de la victime grâce à des souvenirs qui seraient implémentés dedans. Ils enquêtent ainsi sur le meurtre d'une femme. Si le concept ne tient pas debout une seconde, l'intérêt de ce film réside d'une part dans la direction signée Satoru Utsunomiya (Aquarion, Akira, Paranoia Agent...) qui nous fait vraiment rentrer dans cette histoire en quelques minutes (première fois que je m'implique autant dans un de ces courts depuis Carnage) et aussi dans la fin ouverte vraiment bien pensée. Je vous laisse le découvrir plus en détail et trouver votre propre réponse à cette énigme, si tenté qu'elle en soit vraiment une...
18) The Diary of Ochibi : Dans la lignée de Obake-chan ce petit film est surtout une succession de scènes mignonnes, ici plus orientées pour les enfants. Il est séparé en 4 parties correspondant aux 4 saisons et montre des moments typiques de chaque période de manière plus ou moins inspirée (l'été étant le plus réussi à mon sens avec ce système d’éventails japonais). Si vous avez aimé Obake-chan celui-ci devrait vous plaire également.
19) I can Friday by day! : Si certains courts-métrages étaient vraiment étonnant sur la forme, j'ai toujours plus ou moins compris le fond qu'ils proposaient. I can Friday by day est l'exact opposé, c'est sans doute l'un des plus basiques en terme de réalisation mais cet épisode est tellement étrange dans son histoire qu'il m'a laissé perplexe, il n'a ni queue ni tête. A vous d'en juger, si vous pouvez éclairer ma lanterne je suis preneur.
!!! 20) ME!ME!ME! CHRONIC feat. daoko / TeddyLoid : Une version alternative et plus abstraite de ME!ME!ME!, en ce qui me concerne je ne vois pas trop l'intérêt la première version se suffisait largement à elle-même.
21) ICONIC FIELD : Pour moi le court qui se rapproche le plus de la production japonaise action/mecha classique, à tel point qu'on en dirait même une parodie lorsqu'on remarque le physique des personnages féminins et l'absence de seiyuu (les dialogues sont écrit en sous-titre et non parlés directement par les personnages). On a même une insert song dont le style me fait penser légèrement à du Sawano Hiroyuki. L'histoire de ce court est racontée de manière décousue alternant flashback et ellipses, et parle de la colonisation d'une planète. Pas grand chose d'intéressant à dire, c'est surtout un court qui s'apprécie sur la forme avec de beaux design de mécha.
!!! --> 22) On a Gloomy Night : Un autre épisode très riche et captivant. Le contexte se situe dans une réalité alternative (Japon des années 2010) où suite à l'explosion d'une bombe nucléaire et au retrait des américains du sol japonais, le Japon est contraint de former une alliance avec la Chine. Ce passage sous la tutelle chinoise ne se fait pas en douceur notamment d'un point de vue culturel et des groupes de protestants très nombreux vont se soulever à travers le Japon. Susumu est l'une des figures clés d'un groupe extrémiste qui en vient au terrorisme pour se faire entendre, et le personnage Big Brother quand à lui est le représentant du parti luttant pour l'indépendance du Japon. La violence ne fait que monter au fil des mois, Big Brother monte au pouvoir mais ne respecte pas ses promesses et fait sombrer le pays encore plus profondément sans doute par cupidité. Il en résulte une terre meurtrie, chaque personnage perdant de vue le vrai bonheur afin d'accomplir leurs idéaux. Un épisode dramatique, où la violence et la corruption se côtoient. A noter que la seule musique jouée durant l'intégralité de l'épisode est le célèbre "Auld Lang Syne", un chant d’origine écossaise connu chez nous sous le nom "Ce n’est qu’un au revoir". Au Japon, il est utilisé lors des cérémonies de remise des diplômes. Ce petit film est plus à prendre comme un message préventif comme l'explique la dernière phrase du court : "Faisons en sortes que cette histoire reste à jamais une œuvre de fiction".
--> 23) Memoirs of Amorous Gentlemen : Un épisode qui traite de l'érotisme et de la prostitution, dans un Paris du fin XIXème/ début XXème siècle. Tiré du manga du même nom, il s'agit plus d'un "motion manga" qu'un anime à proprement parler. L'inspiration de plusieurs romans du XVIII/XIXème siècle notamment un certain roman épistolaire de Laclos se fait grandement ressentir. L'écriture de ce court est d'ailleurs particulièrement bonne, ainsi que cette mise en scène déroutante servant une ambiance à la fois malsaine et intrigante (et finalement j'oserai la comparaison avec l'image commune des maisons closes de cette époque). Une fois de plus excusez ma paresse mais je vous laisse sur cette phrase du début de l'épisode si joliment construite et pleine de sens au vu de ce court-métrage : "Les pervers sont des gens qui connaissent la vraie forme de leurs désirs, ils en tracent les contours avec soin comme le ferait un aveugle, se servant de ses deux mains pour en déterminer la forme...".
24) Rapid Rouge : Une escouade de militaires va participer à une mission quasi-suicide dans le but de délivrer leur général qui s'est rendu à l'ennemi. Le design des armures a reçu un soin tout particulier et le rendu 3D rend bien surtout grâce aux couleurs aux dominantes sombres (noir, blanc et rouge exclusivement). Je le classe au côté de The Dragon Dentist comme étant une très bonne amorce pour un univers qui mériterait d'être étoffé, cependant la suite n'ayant toujours pas vu le jour plus de 5 ans après la sortie de ce "pilot" je me fais peu d'espoir.
Remarque
Les informations de cette critique sont en partie tirées du site ci-dessous. L'auteur de ces articles a vraiment fait un très bon travail, je vous invite à aller les regarder pour de plus amples informations sur les caractéristiques techniques et les personnalités ayant travaillées sur ces courts : https://www.journaldujapon.com/2014/12/28/avec-hideaki-anno-la-japanime-sexhibe/
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Classement des animes vus de 2014 et [Studio] Gainax et Trigger : Affirmation et perpétuation d'un style
Créée
le 9 mai 2017
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