The Leftovers
7.8
The Leftovers

Série HBO (2014)

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Je vais principalement (et rapidement) parler du dernier épisode de la série donc attendez-vous à quelques spoilers.
C'est aussi pour ça que je me contente de reprendre ce dernier titre pour intituler ma critique. La beauté de cet épisode semble d'ailleurs tout entier concentré dans ce titre qui dresse Nora en martyre biblique, divine. Elle dont le rôle d'héroïne, qui se tisse au fil de la série, se concrétise dans ce dernier épisode. Elle qui a traîné toutes ses souffrances, tout son deuil et sa tristesse depuis sept longues années. Elle qui accepte finalement cette affliction en revêtant, autour de son cou, tous les colliers laissés sur la chèvre du mariage où les invités s'étaient "débarrassés de leurs péchés". Avec un sourire de satisfaction, d'apaisement et après avoir grimpé avec difficulté jusqu'au haut du chemin pour délivrer cette chèvre ; délivrer cette peine.


Et Nora, nous l'avions justement quitté dans cette capsule, prête à faire un voyage vers l'autre côté du monde (ou de la vie même). Plus encore, l'épisode précédent s'achevait sur une explosion de missiles. Alors, on pouvait attendre un final apocalyptique - un final qui réaliserait les visions bibliques de Matt. Une pluie diluvienne qui effacerait tout et renfermerait la série sur elle-même. Heureusement, rien de tout ça. Rien non plus du voyage de Nora.


Tout ce qu'il reste et tout ce qu'il restera, ce n'est que la simplicité et la sincérité. "N'est que", parce que c'est un retour à l'essentiel et à ce qui porte la série, finalement. Le sentiment amoureux. Celui qui va réparer les blessures, réunir les êtres abandonnés par ces 2%, redonner du sens et être cette vérité que tout spectateur attendait, la réponse finale. Une vérité fondée sur la croyance.
La croyance en l'autre, en son vécu, en son chagrin et son histoire.


Ce qu'il restera, c'est Nora et Kevin assis l'un en face de l'autre à cette table. Les êtres aimés et retrouvés. Les plans magnifiques et subtils sur leurs visages remplis de larmes, de compassion et d'humanité. La série devient grandiose par cette authenticité.
Retour au cœur de la vie.


Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette série dont la lenteur, l'aspect contemplatif porté par la somptueuse musique de Max Richter font beaucoup de bien. Dans une époque où les séries sont à la mode et où notre consommation des contenus visuels se veut de plus en plus rapides, efficaces, immédiats ; voilà une série qui propose sans prétention de livrer une réflexion poignante et fascinante sur la famille, sur le deuil et l'absence mais surtout, sur l'amour.

dodal
9
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le 20 avr. 2020

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