The Leftovers
7.8
The Leftovers

Série HBO (2014)

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"Because doubt is fire. And fire is going to burn you up."

Regarder the Leftover c'est comme entrer dans des volutes de brouillard épais, maussade et fallacieux : On se perd trop souvent, on ne comprend pas pourquoi on est là, mais on voudrait quand même en sortir, ne pas rebrousser simplement chemin, on voudrait comprendre d'où vient la fumée. C'est pesant. Ça sent le soufre, la clope, la douleur indicible. Cette série à la photographie léchée et aux plans d'une beauté glaçante est portée par une intrigue lancinante, qui se consume lentement, dans un bruit feutré, comme une cigarette que l'on aurait laissé là dans le cendrier, ça crépite doucement parfois, c'est anxiogène et asphyxiant. Et peu à peu le brouillard se dissipe, on aperçoit en filigrane les silhouettes de personnages que l'on avait mal jugés, aveuglés par le trop grand confort de notre existence, par l'incompréhension de leur douleur, de leur histoire qui se révèle à nous peu à peu. On s'est rendu compte que comme les personnages de la série, on a manqué quelque chose. Que faire quand l'absurdité qu'est la vie, la mort, se révèle de façon implacable? Comment réagir quand on se retrouve brutalement face à cette incompréhension maintenant "tangible", quand on sait que tout pourrait s'évanouir, un jour, comme ça? On comprend, peu à peu, que le brouillard cache un camaïeu de couleurs, que comme dans la vie, rien n'est tout noir ou tout blanc. On comprend, que le propos n'est peut être pas celui que l'on croit, qu'à la manière de ces personnages tour à tour attendrissants, pathétiques et détestables l'on doit encore cheminer pour mieux cerner les contours d'une existence qui nous est propre et étrangère tout à la fois.

Et puis il y a Monsieur Max Richter, qui signe une B.O magistrale, reprenant des thèmes que l'on lui connait déjà, avec une redondance jamais lassante. Cette B.O qui nous fond avec les personnages tantôt dans la mélancolie, la folie ou la douleur. Cette B.O qui vous tient tour à tour en suspend ou vous pousse à fuir en avant.

Cette première saison prometteuse reste à suivre, nous laissant toujours aussi désemparés que lorsqu'on l'avait débutée, elle nous repaît de frugales réponses qui mènent à autant de questions. Et alors on brûle, on brûle d'envie de dissiper ces doutes qui ne se lèveront peut être jamais.
Orcelia_Jane
8
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le 10 janv. 2015

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