Par Ashley Pharoah et Matthew Graham, les créateurs de Life on Mars, sur la BBC. Il y a l'ouverture pour une seconde saison mais ça marche aussi très bien en mini-série autarcique.
On y parle de fantômes ou de souvenirs refoulés, on ne sait trop. Ho la série ne joue pas tellement cette carte facile de l'ambiguïté mais elle reste là bien présente, dans un coin de la cervelle. Il ne s'agit pas tant de faire peur et d'accumuler de stériles jumpscares ou même de la la préparation à ce faux twist vite éventé que de poser une ambiance dans une reconstitution soignée mais loin de tout maniérisme ou d'affectation filtrée (malgré la BO similaire composée de reprises de vieilles ballades anglaises et la proximité temporelle nous sommes loin de l'hystérie visuelle d'un Peaky Blinders). et, sous couvert de spectres et de malédictions, de surtout parler du deuil, d'époques qui se chevauchent bien malgré elles en un triste palimpseste de regrets et de remords. Des gros airs, quand on y pense un peu, de The Empty Child / The Doctor Dances.
Are you my mummy?
Et ces très beaux paysages de la campagne anglaise du comté de Gloucestershire en été, en automne et en hiver, parfois aux teintes forcées mais souvent dignes de tableaux de Constable. Regardez donc The Wheatfield, The Hay Wain ou un des Evening Landscape. Parfois l'on se croirait aussi dans un Emmanuel Lubezki quand Vénus puis Jupiter, seules, apparaissent dans le ciel lapis-lazuli lustré comme un lavoir.
Et surtout ce Colin Morgan, mais si Merlin dans Merlin ! aussi le gamin de l'épisode Midnight de Doctor Who là encore, avec ici de gros airs de Ben Whishaw dans The Hour — on a eu du mal à le reconnaître — étonnant mais juste parfait, terriblement juste.
Et pour paraphraser le grand Rick Grimes : "We tell ourselves that... WE are the living dead". ou "The walking living". Je ne sais plus....
"Welcome to the land of the living."