Quand on me demande quelle est ma série préférée, je cite toujours The Lost Room, car c'est une perle qui gagnerait à être plus connue.
The Lost Room est une mini-série en six épisode nous contant l'histoire d'un flic, interprété par Peter Krause, qui entre en possession d'une clef qui peut fonctionner sur n'importe quelle serrure. Une fois la porte ouverte, elle s'ouvre sur une chambre d'hôtel perdue dans l'espace et dans le temps, depuis laquelle il est possible d'accéder à n'importe quelle autre porte du monde entier en y pensant.
Rien qu'avec ce postulat de base, la série démontre une imagination et un potentiel dingues. Mais on va bien au-delà de ça. Bien qu'elle ne dure que 6 épisodes, la série trouve le moyen d'enrichir son univers d'épisode en épisode, en ajoutant constamment de nouvelles règles. Et le plus absurde, c'est qu'au lieu d'éparpiller son propos, cela le rend plus cohérent. On commence par apprendre que la chambre se réinitialise quand on ferme la porte ; ainsi lorsque la fille du policier entre dans la chambre et qu'un criminel ferme la porte, elle disparaît... Et cela va nous donner un prétexte pour rentrer dans l'univers de la chambre d'hôtel n°10, à commencer par le fait que la clef n'est qu'un de la centaine d'objets éparpillés aujourd'hui dans le monde, et dont chacun présente une capacité particulière.
Quels objets ont quels pouvoirs ? Pourquoi la chambre n°10 ? Existe-t-elle vraiment ? Où est la fille du policier ? Autant de questions que l'on se pose dès le début de la série, et autant de questions qui trouvent une réponse, ou presque, durant les 6 épisodes de la série. Je dis presque, car la série ne va pas évidemment chercher à tout expliquer dans les moindres détails, mais nous donne suffisamment de réponses pour nous prouver que le scénario a bien maturé avant de donner lieu à la série.
Il faut savoir qu'à l'instar de Battlestar Galactica, ces 6 épisodes (ou 3 épisodes de 1h30, au choix) ont été tournés comme un gros pilote, et que si l'audience avait été au rendez-vous, une saison complète aurait été commandée. Mais contrairement à Battlestar Galactica, ces 6 épisodes forment une histoire complète, ayant un début, un milieu, et une fin, ne perdant ainsi pas de temps et se concentrant sur son propos.
C'est bien là mon seul regret sur la série : le potentiel de l'univers créé par les scénaristes est tellement grand et le concept est suffisamment original pour que je trouve dommage qu'il n'y ait pas eu un plus grand engouement à l'époque. Elle aurait pu étaler des histoires sur plusieurs saisons, explorer le passé de la chambre, le potentiel des objets, parler des différentes sectes qui cherchent à les réunir...
Bon, bien sûr, tout n'est pas parfait dans ces épisodes. Les passages sur les organisations secrètes cherchant à réunir les objets et leurs affrontements manquent de saveur pour qu'on s'y intéresse vraiment, et certaines relations entre les personnages sont un peu téléphonées. Mais l'univers est vraiment puissant, et certains personnages sont très réussis. Bref, je tiens à ce qu'on se souvienne de cette série, car elle est à mon avis l'une des choses que la télévision peut faire le mieux.