The Lost Room, c’est un peu comme si vous preniez les accessoires les plus banals de votre quotidien, que vous leur donniez des super-pouvoirs insoupçonnés, et que vous les balanciez dans un thriller mystique. SyFy nous sert ici un cocktail aussi étrange que captivant, où une simple clé d’hôtel devient le sésame vers des dimensions parallèles, et où des objets apparemment anodins – comme une brosse à dents ou une radio – se transforment en artefacts aux propriétés aussi fascinantes qu'inquiétantes.
Le point de départ est simple, mais terriblement accrocheur : le détective Joe Miller (incarné par un Peter Krause stoïque et toujours au bord de l’épuisement) découvre une clé mystérieuse qui permet d’ouvrir n’importe quelle porte… sur une chambre d’hôtel qui semble suspendue hors du temps et de l’espace. Jusqu’ici, on pourrait croire à une série classique de science-fiction, mais c’est là que The Lost Room se distingue. Chaque objet dans cette chambre – et ils sont nombreux – possède un pouvoir spécifique. Mais oubliez les super gadgets à la James Bond : ici, une montre arrête le temps, un peigne améliore votre mémoire, et un stylo peut vous griller le cerveau en une fraction de seconde.
Ce qui aurait pu tourner à la simple chasse au trésor devient rapidement un enchevêtrement de mystères où tout le monde semble en savoir plus que Joe (et le spectateur). Des sectes bizarres aux collectionneurs d’objets en passant par des organisations secrètes, chacun veut mettre la main sur ces artefacts et n’hésitera pas à tout faire pour y parvenir. Dans cette quête pour sauver sa fille, Joe se retrouve pris dans un réseau complexe de manipulations, où chaque nouvel indice ne fait qu’ajouter à la confusion générale.
Ce qui rend The Lost Room particulièrement décalée, c’est le choix de ces objets du quotidien pour des pouvoirs aux conséquences souvent dévastatrices. Voir des gens se battre à mort pour une radio ou un ticket de bus pourrait sembler absurde, mais la série parvient à rendre tout cela étrangement crédible. En fait, c’est probablement le seul univers où un vieux peigne devient une arme de destruction massive (ou presque).
Visuellement, The Lost Room joue habilement sur l’atmosphère mystérieuse et légèrement oppressante, avec cette fameuse chambre d’hôtel – numéro 10 – qui devient rapidement un personnage à part entière. Une chambre qui n’a l’air de rien, mais où chaque recoin semble cacher des secrets inimaginables. Les allers-retours constants entre cette chambre et le monde extérieur créent une tension palpable, renforcée par le sentiment d’impuissance de Joe face à des forces qui le dépassent totalement.
Cependant, le charme de The Lost Room réside aussi dans ses défauts. L’intrigue, bien que fascinante, semble parfois se perdre dans ses propres méandres, à force de multiplier les énigmes sans toujours fournir les réponses attendues. Et il faut bien l’admettre, la fin laisse autant de questions ouvertes que de portes dans un hôtel labyrinthique. Mais qu’importe ! La force de la série réside dans l’ambiance et le concept, et c’est cette étrangeté qui nous tient en haleine, épisode après épisode.
En résumé, The Lost Room est une série qui mélange science-fiction, mystère et thriller avec un sens de l’absurde qui la rend unique. Si vous aimez les puzzles où chaque pièce semble décalée et où un simple objet peut changer la donne, cette série est faite pour vous. Préparez-vous à entrer dans une chambre d’hôtel où rien n’est ce qu’il semble être… et où vous ne ressortirez probablement pas indemne, mais terriblement intrigué.