Prudent serait d'abord le premier qualificatif qui désignerait mon comportement en découvrant cette série, lassé des séries qui n'aboutissent pas chez SyFy et qui ne remportent pas l'audience souhaitée j'avais décidé de boycotter la chaîne par principe, mais en regardant le premier épisode de The Magicians je suis revenu sur ma décision, du moins pour le moment.
L'univers est intéressant, pas forcément de prime abord, pénible d'associer New York à une quelconque forme de magie, difficile également de ne pas y voir une sorte d'adaptation d'Harry Potter pour adultes, seulement une fois qu'on a franchi la porte qui nous sépare du monde réel on découvre quelque chose d'intéressant qui va chercher au-delà de ce dont les séries fantastiques nous avaient habituées.
D'abord parce qu'on sent que la magie n'est pas chose aussi clair qu'à Poudlard, ce n'est pas une matière enseignée comme les mathématiques, il ne suffit pas d'apprendre une formule pour réussir obligatoirement son tour de magie. Ensuite parce que la magie dans cette série est vécue comme une sorte de drogue qui enivre, une force que l'on peut canaliser mais qui peut aussi être dévastatrice et irréversible, dès les premiers épisodes on comprend que tout n'est pas rose et bien encadré, personne n'arrêtera les élèves indisciplinés qui tentent des sorts complexes et expérimentaux avant que le pire ne se produisent, ici pas de Dumbledore pour intervenir à temps.
Ce qui est charmant c'est la sensation que rien est vraiment structuré, bien qu'il y ait des pratiques différentes, la série envisage celle-ci sous un angle plutôt novateur et riche. Ce qui me plaît beaucoup c'est le rapprochement entre magie irréelle et prestidigitation car de la même façon que cette dernière, les étudiants de Brakebills doivent maîtriser leurs sorts comme un illusionniste apprendrait à réaliser ses tours de passe-passe, il ne suffit pas d'en connaître le truc, il faut le pratiquer, enchaîner des manipulations délicates qui si elles ne sont pas minutieusement effectuées peuvent être catastrophiques. Un très beau rapprochement qui rend la magie beaucoup plus fascinante.
Finalement, ce qui a été pour moi la cerise sur le gâteau c'est cette imbrication de monde dans les mondes, qui semble être le fil rouge de cette histoire heureusement peu manichéenne, une invitation qui m'a replongé dans l'univers de Narnia avec un charme non dissimulé. Sur ce, je vous invite volontiers à suivre les pas de Quentin Coldwater sur les traces de Fillory.