Des femmes et des gens issus de minorités se retrouvent du jour au lendemain magiquement touchés par une entité inconnue. Ils possèdent maintenant des dons et sont facilement ostracisés de la société misogyne et raciste… mais que signifie leurs nouveaux pouvoirs ?
Nouveau petit bébé de Josh Whedon (je sais, il a quitté le projet suite à la découverte de son comportement toxique sur plusieurs tournages mais le projet était beaucoup trop avancé pour qu’on ne reconnaisse pas sa patte) sur HBO, si la série possède d’indéniables qualités, elle n’a pourtant rien d’extraordinaire.
Tout a déjà été vu quelque part : l’école des jeunes prodiges, le mentor en chaise roulante, la vision des leaders qui diffère, le regard hostile des non-convertis sur les convertis… oui, vendu comme ça, on se rend compte que la série n’est que X-Men à l’époque victorienne. Et ça fait déjà mal au cœur de voir le résultat qui, en plus d’être fade, est inintéressant.
En fait, le seul élément qui est vraiment entreprenant pourrait être les personnages. Et il est vrai qu’ils sont attachants et ont des histoires intéressantes à raconter. Mais ils sont tous globalement sous-exploités. Tenez, les principaux ont généralement des habilités qui ne sont pas expliqués avant longtemps et les secondaires ont généralement des habilités très intéressantes mais sont encore plus sous-exploités que prévu. De plus, on nous survend parfois certains détails avec… un peu trop de force. Le passé d’Amélia, la folie/dangerosité de Maladie (qui, en plus, a un nom typiquement trouvé pour faire badass mais qui, au fond, ne fait pas vraiment sens -pourquoi l’aurait-on donné un nom à l’asile, dans une langue étrangère pour désigner son habilité ?) et quelques twists voulus pour être aussi marquants que ceux de Game Of Thrones mais qui là, non désolée, ça ne passe pas… Les fans songeront probablement au pire d’entre eux, celui avec Mary Brighton qui tombe plus comme un cheveu sur la soupe, est plus un Deus ex Machina pour faire rebondir et donc avancer l’intrigue qu’à un réel twist intéressant.
De plus, la série tente désespérément d’être « woke » et se viande totalement. Déjà parce que c’est un mouvement qui a des failles assez grosses pour pouvoir fonctionner correctement mais aussi parce que ça tombe dans un manichéisme maladroit et idiot qui n’avait aucune raison d’être. Vous me croyez si je vous dis que les intrigues concernant les « humains » sont les plus inintéressantes des intrigues secondaires qui m’aient été données de voir ? Et pourtant, c’est là où son message « woke » transparaît le plus car, devinez quoi, les humans sont évidemment des hommes blanc, cis, vieux et issus de la classe dominante qui prennent mal l’éveil des pouvoirs de ces minorités. De toutes ses intrigues, il y en a un seul personnage qui a une personnalité assez ambigüe pour que ce soit intéressant mais, justement, les scénaristes se sont dit qu’ils n’allaient pas le développer plus car c’est le « random bad guy » de l’histoire. Donc, malgré son potentiel, il est véritablement considéré comme le méchant lambda et on nous survend le côté ambigu des autres « antagonistes ».
Rien que sur cette partie-là, j’apprécierais qu’il se calment parce qu’ils ne maitrisent pas du tout les messages « metoo » et autres qu’ils veulent introduire et ça commence à m’énerver de voir de potentielles bonnes histoires bâclées et déchiquetées parce qu’on a voulu être « politiquement corrects ».
Est-ce que ça vaut le coup d’œil ? Ouais, pourquoi pas. Est-ce que, lorsque l’autre partie sortira, ça vaudra de continuer à suivre ? ...
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Bonne question.
Pas sûre, vu la partie futuriste qu'ils viennent de nous rajouter et qui fait très forcée, très bancale.