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Michael Scott est un con. Du genre à tenir des propos misogyne, homophobe ou raciste sans même réaliser les énormités de ses propos, un sourire jusqu'aux oreilles. Et pour couronner le tout, à...
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le 15 mai 2010
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The Office US est l'une des premières séries que j'ai regardée. Il faut dire que je n'aime pas le format série télé et que j'en regarde peu. Et dans le genre pire que tout il y a les sitcom avec leurs rires enregistrés, ce qui pour moi est totalement rédhibitoire. Pourquoi voudrais-je qu'on me dise quand est-ce-que quelque chose est drôle...
Mais là, on m'a assuré qu'il n'y a avait pas de rires... et d'ailleurs ça n'aurait pas marché étant donné que tout l'humour de la série se base justement sur le fait que les situations soient assez embarrassantes et qu'on ne sache pas s'il faut rire ou pleurer, imposer le rire aurait été un échec (sans parler des problèmes que ça aurait causé au niveau de la diégèse vu que c'est censé être un documentaire).
Et donc si j'ai dû commencer à regarder cette série lorsqu'ils en étaient à la saison 5, je ne sais plus trop, mais je sais que je n'avais jamais vu la dernière saison... Et là avec la sortie d'une vidéo de Scinema sur l'humour qui parlait très largement de cette série, j'ai envie de la finir... mais vu que ma compagne ne connaissait pas, j'ai tout revu avec elle... et vu que je ne me souvenais que des grandes lignes, c'était l'occasion.
Donc moi qui n'aime pas les séries, qui ne reregarde pas les films parce que ça l'emmerde, j'ai revu The Office. Et franchement ça fonctionne toujours aussi bien.
Et je pense que si la série fonctionne aussi bien c'est parce qu'on a des personnages hauts en couleur, pour ne pas dire complètement cons (Michael et Dwight pour ne pas les citer), qui sont confrontés à des gens normaux qui ont vraiment envie de rire d'eux (Jim et Pam pour ne pas les citer également). Donc naturellement le spectateur va se placer du côté des rieurs, du côté des gens "normaux" qui ont juste envie de se marrer au travail.
Le format pour le faire est pas mal non plus, disons que chaque épisode peut être vu indépendamment, mais qu'il y a malgré tout un petit fil rouge qui permet d'avoir l'impression que l'histoire des gens de ce bureau avance au fur et à mesure et qu'on ne perd pas totalement son temps.
Donc on va voir les personnages évoluer (ou non) et la série, qui est une adaptation assez fidèle si je ne m'abuse (j'ai pas tenu plus de 2 épisodes) de the Office UK, réussit à trouver son propre style et à exister indépendamment du matériau d'origine. Et ça c'est pas mal. Donc Michael Scott qui au début était blagueur mais aussi un peu méchant va finalement devenir plus bête que méchant.
Ceci dit la force de la série c'est qu'elle se permet de rire au dépends de ses personnages, de les mettre dans des situations inconfortables et surtout que les blagues qu'ils se font entre eux sont assez méchantes (on peut repenser à une bataille de boules de neige, ou bien à Andy qui frappe un mur parce qu'on lui a caché son téléphone). Et donc si Jim est "le bon gars sympa", ses blagues ne le sont pas forcément, ce qui permet de rire un peu jaune...
Surtout qu'on a quand même Michael qui même s'il devient plus sympathique malgré sa bêtise évidente reste raciste, sexiste, homophobe, pour notre plus grand plaisir de le voir créer des malaises inextricables. Et ce n'est pas souvent qu'on ose avoir un personnage principal qui ne correspond pas aux standards moraux habituels.
Pareil pour Michael, le patron qui s'il devient plus sympathique à partir de la deuxième saison garde quelques vrais moments pour faire éclater toute sa méchanceté, notamment envers Toby, responsable des ressources humaines.
Et moi j'aime la méchanceté, surtout lorsqu'elle est gratuite et contre un type parfaitement insignifiant et innocent comme Toby.
Ce que je veux dire par là c'est que la série est moins lisse que d'autres trucs que j'ai pu voir dans le genre sitcom (je connais peu) comme Brooklyn 99, the big band theory ou même 30 Rock.
Après mine de rien, on finit mine de rien par s'attacher aux personnages, on va dire que c'est essentiel pour une série comme ça, et on prend du plaisir à les voir se chercher et ceci d'autant plus qu'on sait comment ils vont réagir, on peut ainsi anticiper la chute (ce qui n'empêche pas d'être parfois surpris), ce qui contribue à la bonne humeur générale...
Néanmoins, on anticipe aussi les moments de malaise absolu, notamment avec Michael ou Andy qui semblent avoir de gros problèmes relationnels et être incapables de comprendre autrui. Le sommet du malaise reste peut-être le dîner organisé par Michael et Jane...
Et c'est cet entredeux où on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon que j'aime beaucoup. J'aime ne pas savoir sur quel pied danser.
Si les personnages sont aussi bien développés, c'est qu'ils interagissent souvent avec les mêmes personnes ce qui permet comme on l'a vu d'anticiper les réactions, mais ont des interactions variées. Disons que lorsque Jim et Pam sortent ensemble, Pam continue d'avoir des interactions avec d'autres personnages à mener sa vie, idem pour Jim et ça continue à forger les personnages qui ne sont pas juste des fonctions (être amoureux d'untel ou untel par exemple).
Alors certes il y a des persos moins développés comme Creed, Kelly, Holly... mais beaucoup de seconds rôles ont néanmoins leurs moments de gloire et prennent plus ou moins d'importance dans la série. Daryl par exemple passe de second rôle qu'on voit de temps en temps à un personnage récurrent lui permettant d'être plus qu'un petit con qui se fout de la gueule de Michael, idem pour Angela, elle passe de psychorigide à psychorigide mais qui se retrouve malgré tout dans des situations pas possibles et qui deviennent importante pour le fil rouge de la série.
D'ailleurs il est intéressant de voir comment la série a évolué avec le départ de Steve Carell puisqu'il fallait remplacer le personnage qui était au centre de quasiment toutes les conneries qui étaient faites dans la série. Il a fallu se renouveler, trouver d'autres techniques pour faire rire et créer du malaise chez le spectateur et je dirais que ça a plutôt réussi. Les épisodes sont de plus en plus liés entre eux, permettant de construire de vraies mini intrigues sur plusieurs épisodes (l'ouverture du magasin Sabre qui vend des tablettes en forme de pyramide par exemple).
Ce que je trouve juste dommage c'est qu'on a des personnages qui disparaissent parfois un peu vite de la série, on sent qu'ils étaient juste là pour la blague pendant une saison, ou quelques épisodes (Jo, Gabe, Robert California, Cathy...), mais sans plus et j'avoue être un peu frustré que le status quo des derniers épisodes avant le final ne soit pas un peu plus développé, je pense qu'il y avait moyen d'avoir tellement plus de blagues entre les personnages de Jim et Dwight.
Et si la série aurait pu continuer, le niveau n'a pas trop baissé au fur et à mesure des saisons, même si sur la fin ça devait plus sérieux, (on a même une intrigue qui joue sur la rupture potentielle du couple phare de la série, ce qui je l'avoue aurait été déchirant, mais très intéressant, voir un couple se former à l'écran avant de les voir se séparer) elle a eu droit à une vraie conclusion, franchement satisfaisante qui boucle avec le premier épisode. Disons que la fin ne semble pas arriver comme un cheveu sur la soupe (comme la première fin d'Arrested Development par exemple), ce qui donne un peu petit goût doux amer en bouche qui est franchement sympathique.
En somme je dirais qu'ils ont réussi à combiner le faire d'avoir des personnages attachants, (même Dwight ou Angela qui semblaient pourtant au début totalement antipathiques) et un humour qui joue beaucoup sur la débilité des personnages, sur les farces (avec des regards caméras qui nous rendent complices des conneries qui se passent à l'écran) et sur le malaise, le tout mêlé avec un peu de mélancolie sur la fin, juste ce qu'il faut pour qu'on regrette la série... tout ça donne une saveur particulière à la série et je l'aime beaucoup et il n'est pas étonnant que cette série ait une place particulière dans le cœur de ceux qui l'ont vue et qu'elle soit à l'origine de nombreux memes !
Pour finir je dirais que mon personnage préféré est clairement Dwight et que ça manque de Dwight dans d'autres émissions, de personnages complètement tarés mais avec un code moral strict et tout le folklore qui va avec. Ses interactions avec Jim sont clairement ce que j'ai préféré dans la série, suivi de près par la romance Jim/Pam et s'il fallait compléter le trio, je dirais les conneries de Creed, rares, mais tellement grinçantes et absurdes.
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le 15 mai 2020
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