Les séries de la BBC déçoivent rarement.
Que ce soit au niveau de la qualité des costumes et des décors, que des interprètes ou du scénario.
Ici, très lointainement basé sur le roman de Zola "Au bonheuur de Dames", l'intrigue à la fois romantique, sociale (légèrement) et commerciale attrape pour ne plus lacher le spectateur pendant 16h qui passent comme s'il y en avait moitié moins.
Le jeune Denise Lovett arrive dans la ville de Peebles pour travailler dans l'échoppe de son oncle, tailleur. Mais le commerce de celui-ci bât de l'aile et, fascinée par le grand magasin situé en face, Le Paradis, elle se fait engager au rayon confection dame par le directeur visionnaire du magasin, John Moray.
Commence alors pour Denise, et le spectateur, la découverte du monde fabuleux du Paradis avec ses intrigues, ses secrets, ses produits et ses rivalités.
Si clairement, Denise et Moray sont les personnages principaux, la série fait la part belle à une distribution d'ensemble, ne laissant aucun personnage vraiment inexploré. La fiancée de Moray, au début de la saison 1, Catherine Glendenning, est clairement un second rôle principal et moteur. Les vendeuses et vendeurs, tous les employés en fait, du Paradis ont tous leur personnalité, leur petite histoire, on ne les oublie pas au cours des 2 saisons comme c'est trop souvent le cas et certains d'entre eux ont même un arc narratif complet.
La distribution est impeccable et chacun d'entre eux assume pleinement son rôle.
La réalisation n'est pas flamboyante mais l'attention portée à la façon dont est filmé le magasin attire tout particulièrement l'attention. Chaque décoration, vitrail, étal et tissu est filmé amoureusement pour faire de ce lieu un endroit paradisiaque qui fait comprendre l'attachement de Moray et des employés et l'engouement des personnes extérieures.
La saison 2 est un peu en dessous de la première qui gère bien la montée en puissance de Denise dans le magasin, la relation trouble entre Moray et Catherine, la relation encore plus trouble entre Moray et le père de Catherine, banquier et investisseur potentiel.
Mais la seconde donc, a un peu de mal à trouver son rythme, notamment au niveau du personnage du mari de Catherine, pourtant complexe mais dont les retournements d'opinion sont un peu trop nombreux.
Néanmoins, ce n'est pas rédhibitoire et la saison se regarde avec plaisir pour une fin satisfaisante.
Une bien jolie production à l'anglaise.