Un serial killer psychopathe espère pouvoir guérir ses tendances meurtrières grâce à l'aide d'un thérapeute, et pour garantir qu'il aura toute l'attention qu'il nécessite, il l'enlève et le séquestre dans le sous sol de sa maison. Domhnall Gleason est Sam, le tueur, et Steve Carell le Dr. Alan Strauss. Avec deux acteurs de ce niveau, et avec la perspective d'un huis-clos tendu et à l'issue potentiellement tragique, on se réjouit à l'avance de regarder The Patient !
10 (courts) épisodes de 25 minutes plus tard, on sort de là pas du tout convaincu : on a passé de bons moments, mais The Patient est une véritable déception. Pourquoi ? Eh bien avant tout parce que les deux auteurs (à la fois show-runners et scénaristes) Joel Fields et Joseph Weisberg n'ont pas eu confiance en leur histoire et leurs acteurs, et se sont sentis obligés de rajouter les ruminations de Strauss, de confession juive et en conflit avec son fils profondément croyant et pratiquant, ce qui a amené à une dégradation semblant irréversible de la relation entre le père et son fils. Ce questionnement identitaire d'un homme persuadé qu'il va mourir dans les jours qui viennent est certes plausible, mais détourne notre attention de ce qui devrait être le vrai sujet du film, c'est-à-dire le travail du psychothérapeute et sa relation avec un patient "extrême". Et quand le scénario vient se frotter à la mémoire d'Auschwitz, on ne peut que se demander quelle mouche a piqué Fields et Weisberg !
Sans doute eût-il mieux valu faire un film de 2 heures et demi plutôt qu'une mini-série de 5, et en confier la réalisation à un véritable réalisateur, capable de tirer le meilleur de ce face-à-face entre deux acteurs de talent, sans aller chercher de tels sujets pour muscler le contenu de The Patient, et finalement ne rien traiter correctement.
Oui, une véritable déception !
[Critique écrite en 2023]