Le côté obscur de la force...

Série passionnante. Duels et effets de manches et des coups bas en tous genres entre avocat et procureur (nommé "district attorney" aux US).

Mais cela ne s'arrête pas à cela sinon ce ne serait qu'un "Law and Order" ou "Ally Mc Beal" de plus (accessoirement on trouvera un cross over avec cette dernière série dans deux épisodes de la saison 2). En effet, au fur et à mesure que les saisons avancent, on voit l'équipe de Robert Donnell basculer peu à peu du côté obscur. Au début défendant de justes causes (ex des malades intoxiqués par une entreprise) ou de vrais innocents (telle cette fille arrêtée car on avait trouvé dans sa chambre d'étudiante un pack de crack déposé par son frère à son insu), on les voit peu à peu basculer, pervertis par le système, faisant tout et parfois au delà (quitte à frôler dangereusement la limite légale) pour faire annuler aveux concrets et preuves diverses sous de fallacieux prétextes légaux afin de faire libérer leur client bien souvent coupable des pires atrocités.

Et si au début on applaudit leurs astuces, on ne peut ensuite s'empêcher de ressentir leur propre malaise, leur propre dégoût d'eux-mêmes, de plus en plus grandissant quand ils doivent assumer leur serment de faire "tout ce qui est possible pour sauver leur client" face à la victime de viol ou du mari dont la femme a été tuée par leur client assassin et ressortant alors libre et fier de lui du tribunal. Et on se met parfois à les détester quand ils gagnent au mépris de la réalité des faits et même avoir envie de les voir perdre un peu. Ainsi quand au début de la saison 6 le district attorney accepte de négocier avec l'un des avocats de l'équipe (sur son insistance) parce que son témoin clef vient de mourir (ce que ne sait pas encore ledit avocat) on en est quasiment content (même si on ne saura jamais si le client était ou n'était pas coupable). La même situation se produirait au début de la saison 1 on serait du côté de l'avocat mais de son côté il en a tellement fait entre les saisons 1 et 6... Et c'est justement la façon dont est amené chez le spectateur ce changement de point de vue qui est excellent.

Ce qui n'empêche pas parfois certaines situations amusantes. Ainsi on verra apparaitre brièvement un avocat raté n'ayant jamais gagné venir leur demander de l'aide et s'améliorer au contact de cette équipe pour finalement réussir brillament sa propre affaire (légitime celle-ci). Ou bien un chauffeur très légèrement alcolisé ayant renversé un piéton (sans dommages pour lui) se verra conseiller par l'un des avocats de boire devant tout le monde sous couvert de "stress causé par l'accident" mais surtout pour faire invalider toute mesure d'alcoolémie et on se dit que ce pourrait être utile (qui n'a jamais pris le volant avec un petit peu plus que les 0.25g/l autorisés?). Fait amusant, le piéton renversé se trouve être justement Robert Donnell qui se trouve donc pour une fois du côté de la victime impuissante et même s'il apprécie l'idée, il garde quand-même une petite contrariété en étant alors dans l'impossibilité d'obtenir la punition dudit chauffeur mais justement quelque part on se dit qu'au moins il ressent ce que peuvent ressentir les autres dans le même cas.

Bref une série passionnante. Juste que je me suis arrêté à la saison 7 car la saison 8 s'est vue supprimer les 3/4 du casting pour cause de budget (dont justement Robert Donnell qui disparait donc à la fin de la saison 7). Or (c'est juste mon avis), quand on fait une série, quand elle marche et qu'on veut faire une saison supplémentaire, on la fait. On la fait comme les autres. Ou bien on ne la fait pas. Mais on ne fait pas un truc "à moitié foireux" qui devient au final "ni fait, ni à faire". Comme dans Karaté Kid, soit tu fais du karaté, soit tu n'en fais pas. Mais si tu es au milieu entre les deux, tel un crapaud au milieu de la route, alors tôt ou tard "crouich" comme crapaud. Et là, la saison 8 c'est la "saison crouich".