Titre volontairement ironique, mais qui prend malheureusement tout son sens à partir de la saison 3.
Petit feuilleton sans prétention, pas au niveau d'un Mentalist par exemple sur le même format, mais très distrayant dans ce genre. Au lieu d'enquêteurs nous suivons les Bleus lors de leurs premières patrouilles sur le terrain. La série se dévoile peu à peu à travers des personnages assez bien amenés et attachants, et leurs aventures permettent de passer un agréable moment.
Dans l'air du temps, la série est également inclusive et progressiste, sans que ce ne soit en premier lieu gênant ou risible : des femmes fortes sans être caricaturales, des personnages principaux homosexuels, des figures d'autorité non-blanches etc. Le tout est naturel, bien amené, et même si la population criminelle de LA peut interroger de par son blanc monochrome, pendant deux saisons la série se tient totalement.
La saison 3 : rien ne nous est épargné. Le centre communautaire avec le quartier en difficulté qui rejette les policiers mais qui a raison, le white savior qui doit écouter et se taire, le flic raciste qui est irréprochable depuis 11 ans mais qui créé 3 scandales en 2 jours en arrivant d'un autre poste, la hiérarchie noire pionnière qui se fait expliquer la vie par la jeune recrue qui leur dit qu'ils ne vont pas assez vite contre le racisme, les mugs BLM... on accélère fortement sur le progressisme, et tout perd tout son sens.
Et on regarde dans le rétro, on se rend compte que depuis le début tous les personnages forts ou presque sont racisés, et que tous les losers/criminels sont blancs ; on se met à douter de tout, à y voir un agenda, et tout le travail de représentation, louable, qui vise seulement à casser les codes et les préjugés, vole en éclat. Dommage.
D'autant plus qu'en dehors de cette visée progressiste, qui force le trait à en devenir grossière, the Rookie sait aussi installer des moments de tensions, des cliffhangers, des scènes d'action comme d'émotion, et reste un divertissement prenant, original dans son approche du métier de flic par le bas, et par un point de vue atypique (une reconversion en Bleu à 40 ans). Le message était déjà inspirant, pourquoi tout renverser ?