Ils sont biens ces gens-là

The State série événement outre-Manche relate la vie des djihadistes et se focalise en priorité sur la condition des femmes de Daesh. La frontière entre critique et apologie est souvent mince, la faute à des personnages contradictoires. Tantôt contestataires silencieux, tantôt acteurs de barbarie, la série reste à l'image de ces personnages coincée entre deux chaises.

La volonté est clairement de montrer que ces hommes et ces femmes qui partent en Syrie sont aussi humains. La barbe et les habits noirs ne sont que des costumes cachant des cœurs empreints d'incompréhension, de haine, mais aussi capables d'amour ! C'est sûr que se faire marier de force à un inconnu c'est génial, et c'est encore plus triste d'apprendre qu'il est mort en martyr.

Seul le personnage de Jalal est relativement bien écrit. Jeune perdu face à tant de haine et de violence gratuite. La mère totalement extrémiste au début de la série voit progressivement ses rêves se briser face à l'évolution plus qu'attendue des événements. On se dit quand même qu'elle a donné le bâton pour se faire battre (sens propre et figuré) et peu importe ce qui lui arrive, on s'en fiche.

Globalement la série rentre dans le rang et ne garde que son contexte de vraiment accrocheur. Pour le reste c'est assez moyen et presque pas assumé. Le sujet était difficile, et on peut pardonner de nombreux défauts The State, série prisonnière de son propre sujet. Dans le fond, il aurait fallu voir des choses vraiment atroces, noires, et empreintes de suspense psychologique même si le final est plutôt efficace.

Choisir de franchir la frontière ou pas, de faire une pub de l'EI ou pas, de critiquer ou d'exposer. The State ne répondra pas à ces questions. Bref, pour le sujet mieux vaut regarder des films comme Les Cowboys ou Le Ciel Attendra, véritables critiques sociales et sociétales de nos jeunes choisissant la secte plutôt que la vraie croyance.

5/10.