The Take
7.4
The Take

Série Sky1 (2009)

Après presque dix ans de petits rôles insignifiants, la carrière de Tom Hardy décolle en 2009 avec son hallucinante et hallucinée performance dans Bronson mais également dans celle de The Take, mini-série britannique découpée en quatre épisodes. Tirée du roman "La Proie" de Martina Cole, cette balade urbaine emplie des vices les plus innommables de l'être humain, se propageant tel un virus jusque dans les générations futures, ne peut laisser indifférent.


Nous suivons de très près le parcours haut en couleurs de Freddie Jackson, petite frappe amorale et ultra-violente, de sa sortie de prison dans les années 80 à son ascension fulgurante dans le milieu de la pègre locale, sombrant peu à peu dans une folie nourrie à l'égo, la paranoïa et le goût du risque. Une itération glauquissime et désenchantée de Scarface et des Affranchis. Reprenant les mêmes thématiques, à savoir les liens du sang, le sens de l'honneur et celui des responsabilités, The Take dévoile l'Homme dans toute sa bassesse, Freddie incarnant le mal à l'état brut, la contradiction-même, un anti-héros comme on en fait plus, un vrai, interprété par un Tom Hardy au regard fou, mélancolique, délivrant une performance inoubliable de dégueulasse que l'on croirait insensible.


En l'état, la mini-série n'a rien d'exceptionnel : particulièrement courte, bénéficiant d'une mise en scène impersonnelle tentant de se la jouer Guy Ritchie du pauvre et d'une histoire brassant des refrains éculés, The Take arrive cependant à rendre cette brutale promenade chez les gangsters anglais aussi plausible que captivante car interprétée par une galerie d'acteurs délivrant tous sans exception un sans-faute (Shaun Evans, Kierston Wareing, Brian Cox et Charlotte Riley, la propre compagne de Hardy dans la vraie vie) et un scénario malin soutenu par un rythme impeccable, un découpage exemplaire, des répliques ciselées, une B.O. entrainante et des séquences-choc par dizaines... Les 2h45 qui composent en tout et pour tout la série filent à une vitesse folle tout en proposant une fresque limpide, passionnante, effrayante.


Certes balisé et éminemment violent pour ne pas dire outrancier, The Take n'en demeure pas moins incroyablement touchant, le scénariste Neil Biswas délivrant une histoire d'une tristesse absolue où l'homme est un loup pour l'homme, insatiable créature décadente obligée bien malgré elle de montrer les crocs pour survivre dans un monde tout aussi impitoyable. Une perle de la télévision britannique et l'un des meilleurs rôles de Tom Hardy, assurément.

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Créée

le 3 févr. 2021

Critique lue 95 fois

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