J’ai tenu jusqu’à la fin pour voir le dénouement. Le désir de voir le méchant de l’histoire obtenir le châtiment qu’il mérite et puis il faut le dire, la réalisation est très bonne, l’histoire tient la route aussi.
Le problème est que le fond est sans intérêt.
Il y a brièvement un aspect socio, quand dans une séquence de talk-show on évoque le privilège blanc et de riche dont bénéficie la famille protagoniste, mais il est vite balayé comme un détail sans importance, pour se recentrer sur les malheurs qui affligent cette pauvre famille qui vivait dans une harmonie parfaite dans leur grandiose appartement New-yorkais, avec la dose de glam’ en veux tu en voilà pendant toute la série (Grace qui se réfugie chez son père qui vit dans le grand luxe avec une servante et un doorman). Pauvre Grace.
La victime, Elena, est secondaire dans cette mini-série. On lui consacre à peine quelques apparitions dans le premier épisode et après elle ne devient que l’outil par lequel on rentre dans l’intimité de son meurtrier supposé et sa famille.
Toujours l’homme, jamais la victime.
Évidemment la famille Alves, d’origine latine indéterminée, modeste, n’a aucune importance.
Elena Alves, la femme brutalement tuée, on ne sait rien d’elle à part qu’elle était une artiste et séductrice. Ce qui est à la limite de l’indécence. Parce qu’il faut bien que la femme porte un peu du blâme. Si elle se fait fracasser la tête c’est qu’elle l’a un peu cherché. On la voit se présenter toute nue, on la voit embrasser Grace, les hommes l’entourent comme une belle chose convoitée, elle sort son sein pour allaiter mais en étant délibérément provocante. Alors qu’à d’autres moments on explique
Bref, la série tente de se donner des airs de profondeur psychologique mais échoue, par son choix de se focaliser sur la personnalité du meurtrier et ses mécanismes de manipulations. Comme un déjà vu et revu.
Le casting est pas mal. Hugh Grant joue très bien son rôle, mais parfois avec un côté exagéré qui tire sur le grotesque. La scène de l’entretien télévisé où il feint l’émotion est d’un ridicule. C’est à se demander si ce n’était pas intentionnel, pour mettre en évidence à quel point Grace est aveuglée par son amour pour son mari. Enfin une bonne mini série pour passer le temps et débrancher son cerveau.