The Walking Dead, la série avec des méchants zombies dedans
L'annonce de l'adaptation du comics Walking Dead avait de quoi exciter n'importe quel geek de bon gout. Déjà, le comics, écrit par Kirkman, est culte et a vraiment renouvelé le genre survival zombie, ensuite, c'est une chaîne privée qui s'occupe de la diffusion, en l'occurrence AMC, responsable de Breaking Bad et Mad Men. Enfin, le showrunner est un vieux baroudeur du cinéma de genre, Franck Darabond (The Mist, La ligne verte...). De quoi donner une dimension cinématographique indispensable au genre, et rassurer tous les fans du comics, dont le contenu est très loin du livre pour enfant. Et je ne fais pas référence à la tripaille nécessaire à toute oeuvre zombiesque, mais plutôt aux enjeux psychologiques entre les survivants, point d'orgue du support original.
Le pilote a de quoi combler toutes les attentes : réalisé par Darabond himself, il présente 1h de pur cinéma avec un héros très charismatique, des maquillages à la hauteur, des effets numériques corrects et surtout, une ambiance de malade. Il exploite en plus certains points traités superficiellement dans le comics de manière intéressante.
Pourtant, dès le 2eme épisode, on ressent déjà une baisse de qualité, dans la mise en scène déjà, et les acteurs incarnant les autres personnages ne sont pas forcément tous très convaincants, surtout ceux non présents dans le comics de base (un T-dog insipide en tête qui remplace le black badass du comics, va savoir pourquoi). Ensuite, tout un tas d'arcs scénaristiques (pourtant écrit par Kirkman himself) sont ajoutés, et n'apportent, au mieux rien, au pire, rendent les épisodes franchement navrants (au hasard, la maison de retraite du gang de mexicains...). La saison 1 se finit sur un 6eme épisode décevant, pour rester poli, et incarne à merveille toutes les faiblesses de la série entrevues auparavant : des acteurs souvent très moyens (l'écriture de leurs répliques aidant), des enjeux psychologiques nazes, un besoin d'explication inutile et lourd, une mise en scène banale et des effets numériques pourris.
Et pourtant, elle cartonne toujours autant aux audiences et est renouvelée pour une s2 de 13 épisodes. Vu le grand ménage des scénaristes entrepris entre les 2 saisons, on a envie de croire à un gros mieux. Et bien non, les 6 premiers épisodes sont incroyablement chiants et se concentrent sur un arc complètement mineur du comics. Le milieu rehausse un peu la barre, une fois débarrassé de cet arc, et les épisodes de fin sont déjà plus à la hauteur avec des enjeux psychologiques enfin palpables et une proximité avec le comics plus évidente. Étrangement, ça coïncide avec le licenciement de Darabont en tant que showrunner, qui s'est beaucoup fritté avec la production et AMC pour avoir plus de moyens et de temps, ce qui, vu le succès de la série, ne paraissait pas complètement aberrant comme requète.
Bref, beaucoup de remous, un gros mieux sur la fin de la s2 (sans pour autant atteindre la qualité du pilote surtout niveau mise en scène évidement) et un a priori optimiste au vu des évènements, présents dans le comics, prévus pour la saison 3. En tout cas, la série a atteint 9 millions de spectateurs sur le season finale (en comparaison d'un Game of Thrones à 3 millions), la folie Walking Dead n'est donc pas prête de s'arrêter et est assez révélatrice de l'explosion du genre zombie au « grand public ».