Je viens de terminer cette première saison et le résultat n'est pas réjouissant.
Petit résumé:
The Walking Dead: Daryl Dixon çà parle de quoi? C'est la 5ème série spin-off de l'univers "The Walking Dead" qui suit les aventures de Daryl Dixon, un américain à la voix monocorde, aux manières de sanglier (c'est quoi cette manie de se lécher les doigts à chaque fois qu'il bouffe?) et pourvu de trois expressions faciales différentes.
La grande originalité ici étant que la série se déroule non pas aux States mais en France.
J'étais enjoué de me dire qu'on allait enfin quitter le nombril du monde, puis je me suis rappelé que derrière il y avait une équipe de scénaristes, réal' et producteurs américains. En gros, çà va être la fête aux clichés mais j'étais, mine de rien, curieux de voir le résultat.
Déjà parlons des acteurs.
J'ai rarement assisté à une réunion de personnes qui jouent aussi mal. J'en viens à me poser la même question à chaque fin d'épisode: Mais merde, ils ont vraiment été payés pour "jouer" ainsi?
Besoin scénaristique oblige, pour communiquer avec le 'ricain ils passent du français à l'anglais en un claquement de doigt. A part deux/trois personnages qui ont l'air d'avoir du mal avec ce procédé (coucou Dominique Pinon :3), il semblerait que tout le monde soit au minimum bilingue. A la limite, je leur laisse le bénéfice du doute... mais je me pose deux questions:
1)Pour les plus jeunes, nés juste avant ou pendant l'invasion, où avez-vous appris l'anglais? Rien ne justifie qu'ils le parlent, avec une si bonne maîtrise, sans un encadrement approprié.
2) Pourquoi les personnages, qui sont français je le rappelle, commencent à parler entre-eux en anglais alors qu'il n'y a personne autour? Ca n'a aucun sens diégétique!
C'est du chipotage, mais çà enlève l'immersion dans un univers qui se veut un minimum réaliste. L'effet est raté quoi.
Les acteurs ont un jeu aussi froid que les morts-vivants et des personnages aux intérêts scénaristiques très discutable.
Le but d'un personnage, c'est de ressentir ses émotions, d'avoir de l'empathie ou de l'antipathie pour lui. A titre d'exemple, avec la série mère: Ca m'a pris moins d'une heure pour apprécier Shane ou détester Lori. Ici, à part un ou deux personnages, rien en 6 épisodes.
Niveau acteurs, je vais en sortir trois qui m'ont particulièrement marqué:
- Clémence Poésy (Isabelle) est en sous-jeu constant, on croirait presque qu'elle est sous antidépresseur. Regard vide le trois-quart du temps, son sourire sonne faux neuf fois sur dix.
- Louis Puech Scigliuzzi (Laurent) qui ne fera sans doute pas une grande carrière télé vu sa façon de jouer. Je tire un peu sur l'ambulance, mais osez dire que ce gamin n'a pas besoin de cours d'acting. Et si on me sort l'excuse du "ce n'est qu'un gamin!", ben trouvez-en un autre qui sait jouer la comédie. Les bons enfants acteurs, çà existe.
- Anne Charrier (Genet) qui n'inspire aucune crainte ni respect à l'écran. Son personnage est aussi plat que son jeu d'acteur. La faire incarner une leader antagoniste fait tâche. Je ne comprend toujours pas après six épisodes comment elle a pu avoir ne serait-ce qu'un semblant de pouvoir dans un monde post-apocalyptique. Aucun charisme, aucune force dans sa façon d'agir et d'interagir avec ses ennemis. Les autres font tout le boulot à sa place. C'est simple, à chacune de ses apparitions, je l'appelais "François Hollande".
Après, ne faisons pas preuve de trop de mauvaise foi non plus, le résultat final revient avant tout au choix du réal' qui a estimé que c'était suffisamment bon pour être gardé.
Vis à vis du dernier épisode, certains éléments me laissent dans une profonde incompréhension. On saura quoi dans la saison 2, sans doute. Je laisse ici, en spoiler bien sûr, mes interrogations et autres réflexions personnelles.
Pourquoi, après avoir ruminé les 6 épisodes, Codron ne tue pas Daryl? Il aurait très bien pu épargner les autres et avoir sa vengeance. Se barrer en disant "pas aujourd'hui" et les aider à s'enfuir c'est tellement contre-intuitif. On parle d'un mec qui a remué tout sur son passage pour venger son frère et là il change d'avis parce qu'il y aura des dégâts collatéraux? On en parle du grand-père de la fille dans l'épisode 1 qui n'a rien fait ni demandé?
Comment a fait Laurent, personnage constamment sous surveillance vu son statut "spécial", pour arriver à suivre, seul, Daryl sur la plage à la fin de l'épisode? Son "Daryl!" ultra calme, alors que les morts s'amassent petit à petit, me fait penser qu'il s'agit encore d'une hallucination... sinon ce serait juste ridicule (à l'image du perso quoi)Ca
Le grand père de Dixon est annoncé comme tué lors du débarquement en Normandie. Coup de bol en scénarium, il tombe pile sur le bon cimetière (il y en a 28 de mémoire) où celui-ci est enterré, juste en face du bateau venu le chercher. Du coups c'est quand même un petit fils ingrat, il a conduit une moto avec un logo SS alors que son grand-père est mort pour aller les affronter. [C'est juste une réflexion personnelle, aucune interrogation là-dessus]
Ma plus grande incompréhension au travers des six épisodes: C'est quoi le délire de vouloir booster les mort-vivants avec des injections? Je ne comprend pas le but de telles manipulations. Si encore çà avait un but curatif, à la bonne heure, mais là ils deviennent carrément berserk, imprévisibles et dangereux pour TOUT le monde. Ca n'a aucun sens que des gens se disent que c'est utile de faire de telles recherches!
Sinon, pour finir sur une note positive:
Au moins les décors sont sympa, ça change un peu des routes de campagne du fin fond de la Virginie ou la Georgie. Du point de vue décor, mention spéciale pour "le Demimonde" et son ambiance café burlesque. Tout n'est pas à jeter, j'ai adoré l'intro des épisodes 2 et 6. On sent malgré tout que les scénariste et le réal' veulent bien faire, mais pour le bien être de cet univers il serait peut-être temps de débrancher le respirateur.
Cette série ne vaut pas une grosse note, mais pas un zéro non plus. Va pour un 3/10.