The Witcher la série, c'est un peu une tarte aux fraise d'hiver. Ça n'a pas vraiment de goût mais bon, quand on aime la tarte aux fraises, on va la manger quand même.
Une adaptation doit, à mon sens, rajouter quelque chose au média de départ. Ici ce sont les nouvelles et les jeux.
Malheureusement ici, la série perd ce qui fait la force de ses sources (attention je vais vous faire une petite liste, parce que j'aime bien les listes) :
La tension physique
Les combats qui jolis mais pas forcément violents comme ça devrait (surtout avec Ciri qui devrait s'en prendre bien plus dans la figure pour développer ce trauma qui est l'un de centres de son existence)
La tension sexuelle
Comme chez tous les américains on est habillés très proprement en faisant la chose ou dans un bain qui cache agréablement les seins, sauf quand on décide de les montrer de façon gratuite : oh regarde, un plan seins, petit spectateur coquinou, hein que tu es bien content ? Ça ne prend jamais ! Où sont mes émois adolescents où je restais fascinée par la passion brûlante entre Geralt et son grand amour ? Très loin, très très loin de cette série.
La tension dramatique
Les enjeux sur la destinée, la déshumanisation des sorceleurs et leur rapport aux monstres, sont bien présents mais ça reste trop peu approfondi par rapport à mes attentes et aux nouvelles.
Le sens de l'humour
Pas si mal pour le coup, avec la relation entre Geralt et son barde préféré.
L'expérience immersive dans un autre univers d'inspiration slave/médiéval
Les décors ne pas folichons, voir carrément oubliables. Les personnages secondaires ne sont pas travaillés. L'univers n'offre pas non plus de points saillants à part un micmac de fantasy terne.
J'ai pu regarder Witcher en pointillés en faisant mon repassage, m'arrêtant quelques fois pour contempler la beauté grisâtre des paysages, les châteaux vides en toc et quelques combats à l'épée joliment décomposés (le chorégraphe lui a bien fait son boulot).
Et, franchement, les lentilles de contact ça nuit au jeu d'acteur ! Les émotions sont sensées passer par le regard, la pupille, en vrai, ça bouge. Moi elles m'ont gêné les trois premiers épisodes avant que je m'y habitue et que la réalisation arrête ces gros plans qui montrent Henri Cavill en train de diverger avec ses yeux d'un jaune pipi douteux.
Alors ce n'est pas si mauvais. La narration est plus intéressante qu'elle en a l'air. L'ensemble se laisse regarder. Mais quand même, on passe à côté... de ce qui fait le sel de The Witcher.
Bref : mention passable.