Cela fait un bout de temps que je m'étais pas collé à une critique mais je cède à la tentation de dire tout et son contraire comme mes camarades sur cette série.
Mise en contexte pour commencer: je suis un fan du monde de The Witcher, c'est dit c'est fait et cela fait que de toute manière je me taperai toutes les saisons que Netflix voudra bien produire, à minina pour gueuler mon désarroi.
Mais nous n'en sommes pas là. En cette fin de première saison matée en l'espace de 40h, j'ai plutôt envie de laisser sa chance au produit. Tout n'est pas parfait, loin de là mais je concède un certain courage et savoir-faire à la production et réalisation.
Courage? Ouais, aller chercher un monde médiéval fantastique, c'est prendre le risque d'affronter une horde de fanboys et avec the Witcher tu vas en affronter deux, ceux des bouquins et ceux des jeux vidéos, et ça c'est pas une mince affaire.
Du courage aussi, parce que pour une fois nous n'avons pas de ficelle narrative permettant au newbie de s'y retrouver facilement. Le parti est pris au contraire de jouer avec les temporalités, de faire des tours et détours, le tout sans prévenir, ce qui fait que l'innocent téléspectateur, genre ma femme, va dire "mais elle est pas morte elle, j'y comprends rien?" là où les connaisseurs s'y retrouveront largement plus aisément. Donc j'ai l'impression qu'on assume de s'adresser à une base de fan, qui fera elle le boulot d'expliquer à sa moitié néophyte les détails qui permettent de comprendre un peu mieux et d'accrocher.
A côté de ça, oui, une saison de prologue où on suit Geralt dans de fausses quêtes secondaires (elles ne le sont pas tant que ça vu qu'elles forment la trame tout en découvrant un sorceleur plus humain que ce qu'il veut bien admettre) et surtout l'enfance de Yenn dont on a rien à foutre, c'est un brin frustrant et longuet.
Autre point discutable, la mise en scène ou les FX, qu'on jugera inégale. De superbes scènes où on pense avoir à faire à un gros budget et d'autres à pleurer. Par pitié, la lumière dans les forêts, faites un efforts, et arrêtez de m'inventer un soleil derrière chaque dryade qui parle, surtout si c'est aussi bien réalisé que la Caverne de la rose d'Or. Même inconstance dans les scènes de combat, la première à Blaviken est de mon point de vue magnifique, mais c'est trop peu et on finit avec Sodden, qui est au Witcher ce que le gouffre de Helm est au SdA, est qui est, disons le, bâclée.
Côté distribution, j'avoue, comme tous, avoir tiqué en entendant que Superman s'y collait mais faut avouer que le visage mono-expressif et la carrure de Cavill font le taf, reste à trouver un coiffeur. Jaskier à tarter donc bien joué, et Ciri... ben on verra quand on en sera à l'époque où c'est une jeune femme, moyennement convaincu jusque là.
Les mages.... ben y'a Tissaia au top. Triss s'en sort pas trop mal non plus, même si la production aurait pu investir 15 balles dans teinte rousse pour son actrice.
Fringilla a pas le dixième du mordant qu'elle devrait avoir et Yennefer le centième du charisme.
Je n'accuserai aucune des deux de ne pas savoir jouer, mais l'une n'y met aucune conviction et l'autre est simplement dépassée par son personnage. C'est pas tant que Yenn soit sensée être "la plus belle femme du monde", c'est surtout que quand elle rentre dans une pièce on ferme sa gueule et on regarde. Là ça tombe à plat et même l'attirance de Geralt sonne creux... l'impression que l'actrice a pas réussi la transformation en Cendrillon que les scénaristes ont écrit à son personnage.
Mais mais mais, fanboy qui a passé un bon moment donc 7.
Et hâte d'être à la saison 2 pour répondre entre autres aux questions suivantes:
- comment le mec qui incarne Vesemir va s'en sortir?
- comment le mec qui incarne Eymir va s'en sortir?
- La hanse de Geralt est au programme?
- et quand c'est qu'on voit les grands méchants (à pein évoqué une seconde par ciri dans l'épisode 7) ?