Après un an de délai dû au COVID, Thunderbolt Fantasy revient avec une troisième saison pour une nouvelle expérience animesque de marionnettes badass dans un monde sino-fantasy.
Le dernier film, Seiyu Genka, du studio Pili m’avait complètement conquis, plus que la deuxième saison un peu deçà des débuts (voir critiques). J’étais donc curieux de découvrir où allait se situer la suite des aventures de Shofukan.
En dehors de toutes attentes éventuelles, ce nouveau volet de la saga renoue avec ses bonnes vieilles habitudes, et le genre wuxia en marionnette, avec son esthétique particulière et combats spectaculaires (celui du début d’épisode 6 est particulièrement intense), continue d’être une formule originale rafraichissante pour le plus large public, nippon et occidental.
C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve l’ancienne équipée, ces héros aux personnalités et ‘alignements’ variés, ainsi que la poursuite de leur quête d’épées mystiques. Les thèmes sont similaires aux précédents volets, au point que ces treize nouveaux épisodes donnent la sensation d’être davantage une conclusion à la deuxième saison plus qu’une troisième saison à part entière. Néanmoins, elle arrive à intégrer d’autres éléments, de la première saison ou bien du dernier film, qui lui permettent d’entamer d’autres embranchements narratifs, en plus d’afficher un sacré tease en fin de course pour de futures saisons (5 seraient prévues au total apparemment).
Ces nouveaux développements ont demandé pas mal de coïncidences hasardeuses dans le scénario, plus ou moins justifiées par l’espace géographique central de cette histoire : un dédale mystérieux où l’espace-temps est perméable. Cette configuration donne lieu à une intrigue qui part un peu dans tous les sens. Pourtant, elle n’est pas l’origine de ses moments les plus bizarres. En effet, Thunderbolt Fantasy repousse dans cette saison les frontières de l’étrange avec quelques idées assez farfelues (le cadeau du technomage à berserker, la figurine du voleur, ...). Ce côté ‘cirque’ est d’autant plus accentué par la présence et les va-et-vient permanents de 90 % du casting dans le labyrinthe, pourtant sensé être ultra-secret (ce qui a donné sur le net quelques comics assez rigolos en réaction par ailleurs).
Un point moins défendable sont les quelques coups de mous ressentis en milieu de saison. La deuxième, et même première dans une certaine mesure, partie de Thunderbolt Fantasy étaient semblablement fastidieuses mais le véritable problème est que cette fois-ci, la fin se conclut de manière bien trop expéditive et concasse trop abruptement un long acheminement. Il laisse ainsi en plan de nombreuses sous-intrigues, sans offrir de gratification suffisante.
Heureusement, cela n’empêche pas Thunderbolt Fantasy de continuer d’avoir des finales impressionnantes et des moments épiques. L’introduction du général Gunha, alias Bane, ajoute une présence charismatique qui pimente suffisamment les épisodes pour rattraper le retrait, un peu trop prononcé à mon goût de Shofukan. L’autre performance notable de cette saison se trouve dans les mascarades du voleur, qui continue de suffisamment distraire même si le twist qu’il apporte s’avère assez prévisible. Enfin, j’ajouterai que l’addition du compositeur Kohata Yamamato, qui remplace Hiroyuki Sawano, enrichit élégamment la composition sonore, souvent de façon plus discrète que son collègue.
Ce nouvel opus n’est pas le meilleur de la franchise, je le mets au même niveau que la saison 2, mais même à son plus bas, je continue de prendre beaucoup de plaisir avec Thunderbolt Fantasy et je suis impatient de voir ce que réserve la suite.