Tonari no Seki-kun
7.1
Tonari no Seki-kun

Anime (mangas) TV Tokyo (2014)

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15 épisodes gags excellents sur 21, un souffle qu'il faudrait apprendre à entretenir

Tonari no Seki-kun, "Séki, mon voisin de classe" en français, est une série adaptée d'un manga de 21 épisodes de 7 minutes 40 secondes chacun. La série offre un important point commun avec cette autre que nous recommandons fortement également "Karakai jouzu no Takagi-san". Les deux personnages principaux sont deux lycéens, un garçon et une fille, situés sur des pupitres tout au fond de la salle, le garçon est contre la fenêtre et la fille dans une rangée intérieure, mais à côté du garçon. En revanche, l'humour est un peu différent entre les deux séries et si dans l'une c'est la fille Takagi qui taquine le garçon ici c'est le garçon qui en s'amusant en classe déconcentre l'héroïne.
Dans "Tonari no Seki-kun", il n'y a que deux personnages principaux. Une jeune fille studieuse Yokoi et un garçon Seki qui s'amuse seul en cours sans jamais rien en suivre.
Le garçon est imaginatif, il crée des occupations invraisemblables, peu discrètes, car bruyantes, visibles, encombrantes, mais la magie de l'animé fait que tout devient possible et il ne se fait jamais prendre. Bien qu'il soit cancre, il se révèle incroyablement doué dans tout ce qu'il entreprend. Il a un physique plutôt valorisant dans la mesure où il est un peu le génie touche-à-tout qui attire l'attention. Sa particularité, c'est qu'il ne parle jamais, à peine une syllabe quand on lui demande les restes de son bento (panier-repas). Tout au long de la série, il ne s'exprime que par les mimiques du visage ou les petits bruits : soupirs, grognements. Il gagne ainsi en aura énigmatique et peut du coup s'interpréter comme partiellement autiste, encore que ce n'est pas tout à fait exact dans la mesure où Yokoi l'observe parfois rire et faire le sot avec d'autres en-dehors de la classe.
Yokoi est elle une fille studieuse, mais facile à déconcentrer. On comprend qu'elle a été bien éduquée, qu'elle en est fière et qu'elle y est sensible, mais elle a une nature enjouée d'enfant qui peut se dissiper. Elle en veut à son voisin Seki de tout le temps capter son attention par ses jeux et tous ses jouets, mais, outre qu'elle s'intéresse bien trop volontiers à tout ce que fait son voisin, certains épisodes sont savoureux quand on découvre qu'elle se permet des déplacements ahurissants dans la classe, la perle c'est quand elle se jette à la fenêtre avec Seki pour voir quelque chose tomber par la fenêtre. Seki est à son pupitre, mais Yokoi a traversé une partie de la salle en un instant. Et Yokoi est loin de se faire prendre par le professeur, elle n'est que rarement victime des perturbations causées par son voisin. Les professeurs et camarades de classe sont aveugles et sourds au possible, ils ne remarquent pratiquement jamais rien. Mais il est vrai que deux ou trois fois Yokoi aura des ennuis.
A la différence de Seki, Yokoi Rumi parle sans arrêt, cette série est en fait un one-woman show. Yokoi constate que Seki s'amuse, s'interroge sur ce qu'il fait, se fait intérieurement des réflexions mi-amusées, mi-scandalisées, essaie parfois de le prévenir du danger, mais elle a aussi une nature romanesque qui l'amène à inventer les histoires autour des activités muettes et jouets de son voisin de classe, et là les choses deviennent facilement sacrément drôles, en particulier quand Yokoi prête des intentions sérieuses ou une sagesse modèle à des pièces de shôgi ou à une "famille" de personnages Transofmers, en reprochant à Seki de mettre en péril ces mêmes jouets par son immaturité.
Yokoi a un charadesign très particulier. Même si ce n'est pas du tout l'objet de la série qui n'attire pas du tout l'attention dessus, Yokoi a une poitrine un peu prononcée et elle a des cheveux blancs qui se terminent par des mèches grises, violettes, tandis qu'elle a de gros yeux marron et ronds d'enfant, un peu comme Takagi dans la série citée plus haut. C'est assez étrange, parce que sa poitrine et ses cheveux font penser à une gentille mamie en même temps qu'on identifie bien le visage poupon et rond d'une jeune ado encore bien naïve.
Un aspect drôle entre autres dans les interactions des deux personnages principaux, c'est que Seki joue avec un principe de tout tourner en dérision, tandis que l'imagination romanesque de Yokoi prend le contrepied de cette logique, ce qui aboutit à des confrontations bien cocasses.
Les autres personnages ont une présence assez insignifiante, y compris, paradoxalement, les professeurs. Maeda, Uzawa et Gôto interviennent ponctuellement. Le cas le plus intéressant est celui de Gôto : elle a la même pente romanesque que Yokoi, mais elle observe non les jeux de Seki, mais ce qu'elle croit le couple d'amoureux que formerait Seki et Yokoi. Un jour d'absence de Yokoi, Gôto remplace même celle-ci dans le rôle de personnage principal qui commente et elle part dans son propre délire en regardant jouer Seki.
Le cadre de la série souffre peu d'exceptions. Nous sommes à peu près tout le temps dans la même classe, avec Seki et Yokoi toujours aux mêmes deux pupitres, mais nous avons quelques passages dans des classes différentes (épisodes 5 Gomme tampon, épisode 10 Golf et épisode 15 Sumo de papier, épisodes où Maeda et Gôto sont plus mis en avant). Un exercice d'évacuation nous fait sortir dans les couloirs et même du bâtiment dans l'épisode 6. L'épisode 13 se déroule à la piscine. Mais ces épisodes de respiration restent peu nombreux, avec encore le dernier épisode où nous passons par la salle des professeurs et finissons le soir dans la maison de Yokoi face à a sa mère. Pour le reste, il s'agit de renouveler des gags sur un canevas extrêmement serré.
Certains jouets reviennent à plusieurs reprises. Les pièces de shôgi reviennent dans trois épisodes différents (le 2, le 8 et le 16), mais la troisième fois le gag n'est pas si bien conçu. Les Transformers reviennent dans les épisodes 6, 13 et 21 qui sont tous trois très drôles.
Les installations de Seki prennent souvent une place délirante, par exemple épisode 1 des dominos, épisode 12 voiture téléguidée et plateau pour passer le permis de conduire, et épisode 7 transit de courrier avec un service postal qui envahit la classe.
Les quatre premiers épisodes sont brillants, le cinquième est un peu plus mou, moins drôle, mais ça repart très fort avec les épisodes 6 Exercice d'évacuation ou 7 Transit du courrier. Cela continue de la bonne manière avec un remarquable épisode 11, et les épisodes sont très bien jusqu'au treizième. En revanche, du quatorzième au dix-neuvième, on a le schéma en place, mais l'imagination et la drôlerie ne sont pas tout à fait au rendez-vous, ça ne matche pas, à l'exception éventuellement de trucs mieux amenés à effet comique dans l'épisode 17 L'Homme sans visage. On sent que l'inspiration est retombée et qu'il y a du remplissage. Les bêtises s'enchaînent, mais ça ne raconte pas grand-chose. En revanche, la saison finit en beauté avec à nouveau deux très bons épisodes 20 Folioscope et 21 Inspection surprise.
La bande-son est remarquable également. Les musiques font intervenir des instruments décalés, acoustiques, propres à un univers rétro de drôlerie enfantine et de bricolage persifleur. Le générique d'ouverture a de premières notes qui sont un peu dans le genre de l'opening d'Aho Girl (mais je ne voudrais traumatiser personne en parlant d'Aho girl), mais en moins réussi et entraînant, ça évolue ensuite en truc plus passe-partout, mais la note finale où Yokoi chante en classe me fait rire à chaque fois. Il faut noter que, discrètement, des images différentes ont été introduites dans l'opening pour les épisodes 6 et 21 (position finale des doigts de la main de Seki et substitution d'un visage à un autre sur l'écran d'ordi). Le générique de fin est remarquable. On a une superposition entre les percussions que fait Seki avec son matériel scolaire et une chanson jazzy qui swingue. Mais la drôlerie vient des réactions de Yokoi qui se laisse entraîner dans le rythme, la progression est très bien décrite jusqu'à ce qu'elle se laisse aller à danser avec sa tête les yeux fermés, sauf qu'elle réprime cela presque aussitôt.
J'aimerais une suite, mais la séquence des épisodes 14 à 19 m'a un peu alerté, surtout qu'il existe un manga et que l'ensemble des 21 épisodes n'est qu'une sélection d'une partie du manga. j'ai failli sanctionner cette baisse de régime dans la note, mais je maintiens le 7 finalement, car les épisodes excellents le sont franchement.
Il ne s'agit que de gags, les épisodes sont autonomes, mais pour info on peut relier certains épisodes entre eux. En particulier, l'épisode 6 est l'occasion de lancer une rumeur, l'épisode 10 introduit Gôto qui rebondit sur cette rumeur et l'épisode 15 permet un passage au premier plan du délire de Gôto qui va en s'aggravant.
Je vais essayer de me procurer le manga pour m'en faire une idée et éprouver si je vais en apprécier la suite...


Attention, il y a deux OAV de qualité à ajouter à la série de 21 épisodes. Le premier OAV fait se succéder deux épisodes de gags en treize minutes, le second raconte une seule histoire en treize minutes et se déroule pour l'essentiel à l'extérieur au pied du bâtiment scolaire. Je les recommande vivement eux aussi.

davidson
7
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Créée

le 30 oct. 2018

Critique lue 1.4K fois

davidson

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