Une saison 2 de "Trapped" qui nous plonge au cœur d’un pays où le feu couve sous la glace. Le personnage principal, l’inspecteur de police Andri (Ólafur Darri Ólafsson) est l’archétype de l’antihéros. Ce géant barbu, bourru et dépressif, dont le couple bat de l’aile, doit gérer, en plus de ses enquêtes, des relations difficiles avec sa fille. Cette saison 2 a pour thème principal la protection de l’environnement. Un sujet sensible dans ce pays où l’on croit, dur comme fer, à l’existence de créatures surnaturelles cachées dans les rochers et les végétaux. Mais elle aborde aussi, en filigrane, d’autres problématiques : la montée de l’extrême droite, l’homophobie, le racisme…
Le premier épisode démarre sur les chapeaux de roue. A Reykjavik, un homme s’asperge d’essence et essaie de mettre feu à la Ministre de l’Industrie, Halla Thorisdottir. L’homme meurt brûlé vif, mais la ministre est hospitalisée sévèrement brûlée. L’assaillant est en fait le frère de la ministre, Gisli Thorisson. Tous deux sont originaires du nord de l’île, de la même petite ville qu’Andri. Heidrun Thorsteinsdottir, la chef de la police de Reykjavik, charge donc Andri de l’enquête. Est-ce une affaire familiale ou un crime politique ? La petite ville du nord est en effet divisée quant au développement de la centrale électrique et la création d’une fonderie d’aluminium. Gisli Thorison est-il un martyr membre du groupuscule nationaliste le Marteau de Thor opposé au développement de l’industrie lourde ou a-t-il des comptes à régler avec sa soeur ? Andri va donc quitter la capitale et retrouver Hinrika et Asgeir, ses anciens collègues, peut-être pourra-t-il renouer avec sa fille aînée, Thorildur, qui a choisi de vivre avec sa tante…
Cette série est la plus grosse production de la télévision islandaise. Elle a été suivie par la moitié de la population du pays, ce qui représente un bel exploit.
Mais tout est réuni pour en faire une série captivante et passionnante à souhait. L'histoire tout d'abord qui traite des enjeux des problèmes de fond de nos sociétés de consommation : production d'énergie, protection de l'environnement, production industrielle et ses conséquences... Les personnages ensuite, incrustés dans la population, portent les malaises si courants de nos sociétés : dépression, couples instables, adolescents ingérables ou si peu, conflits de génération, homosexualité, etc.
Enfin, sous couvert d'affaire politique ou sociale, des animosités plus profondes et plus personnelles engendrent des drames qui vont se réveiller au fil des épisodes. Et les rebondissements apportent une tension supplémentaire au suspense.
Les paysages, les décors, le climat ajoutent à cette ambiance de fin de civilisation.
Une excellente série que je vous recommande. C'est sur France 2, tous les lundis soir, pendant 10 épisodes...
C'est violent, surprenant, assez décoiffant, mais vraiment passionnant...