80% de la population est sans emploi. Le reste, constitué d'actifs, vivent en ville et subissent une pression quotidienne. Elle amène chacun à faire tout ce qui est possible pour conserver un poste ou à en obtenir un plus prestigieux. Un mur sépare les deux populations. Le ministre du travail a été pris en otage depuis un an par un groupe d'activistes. Le gouvernement en place, pris à la gorge par des fonds financiers bloqués en raison de cette situation inquiétante, décide de négocier avec les activistes. La première ministre met en place une réforme d'emplois solidaires pour donner l'opportunité à 10 000 personnes de la "zone" de travailler.
La série compte 6 épisodes de 50 minutes et il faut bien passer les deux premiers épisodes pour commencer à bien comprendre comment ce monde fonctionne.
N'en déplaise à ceux qui se prennent pour des directeurs artistiques ou réalisateurs de longs métrages, Trepalium propose une esthétique intéressante mêlant de multiples influences pour créer un univers cohérent. Blade Runner est sans conteste l'oeuvre qui transparait le plus. Dans la ville, les décors sont neutres, épurés, les attitudes sont austères, tout comme les tenues. Les coiffures féminines font instantanément penser à Rachael de Blade Runner. Étonnamment, les véhicules sont des voitures des années 80 (Lada, Simca, etc.) auxquelles est rajouté une ambiance de motorisation électrique. On peut être amusé par cet anachronisme volontaire mais au final ça s'accorde bien avec cet esprit soviétique de l'ensemble. A l'inverse, la zone est un amoncellement de détritus ou s'est créée une économie secondaire et ignorée des riches.
Trepalium s'apparente à un épisode de 6 heures de Black Mirror. Notre monde actuel est extrapolé et propose une vision future pas nécessairement réaliste de notre monde, mais sait toutefois nous poser des questions sur notre actualité : la fermeture des frontières, les murs sur le point de se dresser en Europe ou aux USA, le chômage qui ne cesse d'augmenter dans une société qui place le travail au coeur de la vie humaine, l'Etat au service des multinationales, la privatisation des ressources naturelles, etc.
Trepalium est une série réellement ambitieuse qui mérite qu'on s'y attarde malgré quelques défauts comme un démarrage confus, des textes trop "académiques" qui manquent de naturel, des interprétations parfois hasardeuses, et des bruitages informatiques continuels irritants... pitié... arrêtez avec ces bzzzzz... bip... bip.