True Detective : la "true" Amérique ?

L’Amérique continue à nous montrer sa vérité ?

Donc, toutes les autres séries seraient embellies, pomponnées et nous montrant une réalité..décalée de ce pays si particulier ?
Je visionne des séries depuis bien années, Twin peaks, une référence pour moi (du moins ses premiers épisodes réalisés par LE maître). Et bien cette dernière nous montrait une Amérique campagnarde, mais esthétique, où la Loi existe et même si l’on entre dans le côté de la pauvreté, de la prostitution, cela restait « propret » organisé et beau (le Jack n’a qu’un œil !).

Depuis quelques années, je ressens une mode parmi nos feuilletons (ah le vieux mot) préférés : nous montrer l’envers du décor, je vous présente, le côté vraiment sordide, bouseux, sans foi ni loi, de nos voisins outre-Atlantique.

Comment diagnostiquer cela

• un accent à couper au couteau (souvent du sud, très forcé) pas désagréable,


• des ballades en voitures dans les campagnes aux décors surréalistes à n’en plus finir,


• des personnages hauts en couleur tous plus demeurés les uns que les autres,


• des habitations sales, moches, des routes cahoteuses,


• de la poussière, des vaches, des shérifs souvent en surcharge pondérale – voir obésité morbide-.

Je pourrais continuer longtemps.

True detective fait partie de ce type de production tout comme Justified, The Wire (moins campagnard il est vrai), The Bridge version US, Breaking bad…

Mais je ne critique ce fait, je le constate simplement. La plupart des œuvres que je viens de citer, je les apprécie pour la plupart.

Mais nous sommes là pour parler de Rust & Martin les deux « true detective » du coin. L’un paraît rangé, valeurs américaines typiques, l’Eglise le dimanche, la grande famille heureuse. L’autre est cassé, rayé, abimé. C’est le « flic à qui on ne l'a fait pas », qui en a beaucoup vu et s’est retrouvé « hors norme » en perdant son enfant des années auparavant et est passé par tous les vices avant de redevenir un enquêteur hors pair au sein d’une brigade criminelle.

Déformation professionnelle

Voilà ce qui me gêne souvent dans les histoires américaines, les fameux cas qui relèvent de la psychiatrie et qui peuvent tout de même exercer un métier très délicat, du style Carrie dans Homeland, mais bon incohérent. Mais j’aime a regarder les séries tv donc j’essaye de fermer les yeux tant que je peux (!), entrer dans la magie.
Par contre il m’est devenu impossible de regarder les chaînes et leurs programmes-émissions-fictions pré-commandées-navet (Julie Lescaut, plus belle la vie ?), je ne regarde QUE des films et des séries, point pour moi d’émissions du samedi soir sur TF1-France2-3-4-5-6, si, Arte, cela peut aller, l’exception.

Retour sur nos détectives, vrais

Du bon, du bon.
La construction progressive des personnages avec leurs personnalités qui se précisent au fil des interrogatoires, les expositions très bonnes. Très soigné visuellement rien à redire, la photographie est bonne, le générique excellent, souvent gage de qualité. Des sacrés dialogues, épiques, surprenants.

Narration & enquête

La narration, géniale : les flash-backs du passé nous ramenant à l’interrogatoire du présent est une manipulation délicate : tout y est réussi. La seule question que je me pose c’est comment le scénariste va-t-il revenir au présent ?
L’enquête est assez mollassonne mais vu la qualité de l’ensemble, pour moi, elle passe aisément au deuxième plan, et, du coup, ne baisse pas ma note générale.

Franchement, une série que je trouve tellement fascinante que le temps passe vite et le peu d’action ne me gêne en rien, j’admire lentement mais surement le travail des acteurs, surtout du réalisateur… Vous aimez une œuvre proche du cinéma, le temps de réfléchir et qu’on vous laisse déduire, comprendre par vous-même, foncez, cette série est pour vous !