Il arrive que je regarde un film tout seul mais à deux. Oui oui, je vous assure « tout est possible », comme sur une chaîne du paf bien connue. Il faut tout de même que je vous explique comment réaliser cette prouesse, non ?
Et bien ma dulcinée s'est endormie après avoir eut quelques frayeurs en début de film, et oui, c'est possible.

ATTENTION dans ce petit blabla je révèle certains éléments clefs du film, il serait dommage pour ceux qui ne l’ont point vu de venir ici les quérir. Donc la balise : « SPOILER » s’impose.

Hannibal, les origines du mal. Le titre original : Hannibal rising (je conseille fortement à ceux qui comprennent la langue de Shakespeare de regarder les films dans leur langue d’origine car souvent – même et surtout dans un film d’horreur – le doublage est lui-même horrible c’est paradoxalement normal.) Certains vont me répondre « quoi, de l’Anglois, jamais ! » et bien c’est sans soucis, prenez alors le sous-titrage, les films piratés que nous trouvons par pur hasard sur les newsgroups du net ont aussi cette option. Le piratage permet d’avoir des films de meilleure qualité, avec des options souvent inexistantes au cinéma ou en DVD ;-)

Bon trêve de technique, parlons du film. Le silence des agneaux, **silence of the lambs**, premier magnifique livre (Thomas Harris) et magnifique film (Jonathan Demme) quant à sa réalisation et son interprétation, ne furent pas égalables et ne furent pas égalés. Quantité de navets re-sucés, remastérisés, remixés sont sortis de cette matrice, tous aussi nuls les uns que les autres. Mais je crois que hier soir ce que j’ai vu fait exception à la règle.

Simpliste direz-vous. Grand-un, un-Grand psychiatre deviendra Grand psychopathe. Typique, oui. Enfant maltraité, maltraitera, oui. Mauvaise conscience et Mauvais souvenirs feront le Mal, oui. Enfin, pourquoi au fait ? Bref, du point de la psychologie de salon ce film est simpliste, je me répète. C’est de l’enfance, la toute jeune enfance d’Hanni que sort, que naît comme il se faut, comme il se doit bien sûr, (n’est-ce pas Sigmund ?) sa monstruosité. Mais pas son intelligence, si, j’ai des doutes mais passons. De par le fait d’avoir survécu à l’horreur de la guerre l’on peut trouver peut-être en soi des ressources insoupçonnées. Mais Hannibal, lui, à buggé. Il a eu un problème. Sa résilience, sa résistance, sa Force, bref, ce qui a construit, conçu, son intelligence exceptionnelle est passé à l’ennemi : l’horreur dans toute sa splendeur.

Beaucoup de points d’interrogation dans mon petit texte. Et puis, surtout, vous allez me dire, des films, des séries, j’en vois à la pelle pourquoi taper sur mon clavier à propos de celui-ci, bonne question.

Revenons-en à Hannibal, comme tout bon psychopathe qui se respecte il a vécu dans son enfance un événement perturbant, l’Événement. Des hommes ont mangés, devant lui, avec délectation, sa petite sœur. Mais ce n’est pas tout, il reste l’élément qui à fait de lui le monstre qu’il est devenu par la suite et qui sera révélé vers la fin du film. Car jusque là, une petite vengeance à la Tom Cruise ou Bruce Willis aurait suffi, non ?

Au Moyen âge l’ont mangeait souvent les enfants dans les villes assiégées à long terme ou bien lors de famines, rien d’exceptionnel. Dans un vieux texte sur notre ami Barberousse j’avais lu il y a bien des années qu’il était difficile de se passer de viande humaine lorsque l’on y avait goûté.

Mais attention, mesdames et messieurs, Hannibal Lecter, je vous le dit tout haut, n’est pas un tueur en série..américain. Oh ! Il est européen, pire que cela (!) il vivra longtemps en France, durant ses études de médecine. Bref, on nous envoie la patate chaude hein nos amis outre-atlantique ? Mais prenons cela de manière positive, un tueur en série du style (stylé comme dirait ma nièce) d’Hannibal, intelligent, imprenable, invincible ne peut pas être américain.

Dans le film de Peter Webber, nous avons un très bel Hannibal en Gaspard Ulliel (je me fie à l’opinion féminine, mais Sandrine s’est endormie durant les 25 premières minutes du film, dommage). Une superbe tante en Gong Li qui l’accueille à Paris et l’initie (!) avec sensualité au sabre japonais, ce qui n’est pas très recommandé pour Hannibal, mais enfin… la meilleure défense c’est l’attaque.

Dans un film, il nous faut une révélation. Elle ne manque pas. Il n’y en avait aucun besoin en réalité, surtout au niveau scénaristique. Elle est faiblarde, sans ambages, sans force : Le bel Hannibal ne s’en souvient plus, mais il a aussi goûté à sa sœur car affamé et possiblement mourant. A ce moment là, pour tout bon psychologue qui se respecte la conclusion est rapide : Hannibal est devenu Hannibal le cannibale, celui du silence.

Aspect, "casting" ?

Copie conforme, les cheveux gominés, Anthony Hopkins en plus jeune. Il faut faire face, le public attend cela. Il faut une ressemblance physique, difficile de trouver la mimique, le regard, mais bien possible. Ici à s'y méprendre.

Durant tout le film Hannibal est un héros, comment le saisir, comment le sentir autrement ? Les méchants sont.. les autres, horriblement méchants, caricaturaux, cela nous crée un contre-feu dans nos pauvres sentiments. On aime cet Hannibal qui venge sa sœur tout en débarrassant du monde civilisé les monstres - de surcroît criminels de guerre - qui ont dévoré la chair de sa chair. C’est cette sensation qui me trouble au plus haut point, pour moi, avant de voir ce film je pensais qu’Hannibal allait rester un monstre comme il l’a toujours été. Tout comme dans le film « le bunker » ou certain se prennent de sympathie pour le dictateur qui fini très mal ses vieux jours.

Un prédateur est né.

A mon humble avis, Hannibal doit rester le monstre qu’il a toujours été, n’allez pas voir ce film sous peine ne plus croire en ce qui se passera dans son futur : Hannibal tue pour se nourrir pas pour le plaisir et cela est tout ? Beaucoup trop…tout.

Mais après tout, Gong Li-La-Si belle va conclure - si injustement - qu’il n’y a plus rien à aimer chez Hanni. C’est cela la tristesse pour moi. Hannibal, devenu Hannibal Lecter ne sera plus jamais aimé. Serait-ce plutôt cela qui a créée la bête ?
DavidLarcher
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le 29 janv. 2014

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David Larcher

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