Pour information ce supplément de critique a été écrit à la suite de l'épisode 6 et reflète mon avis et ma note (11) à ce moment précis.
Une fois bien rentré dans l'histoire, et pour cela je recommanderais sûrement de regarder la série une fois tous les épisodes diffusés, on peut enfin apprécier les petits détails qui forgent l'univers de la série. Celui-ci est suffocant, à l'image du bayou et de cette campagne paumée où de bien étranges faits se produisent. Suffocant, car les scènes ne laissent aucun répit au spectateur. Pesant, car le jeu d'acteur est tout simplement merveilleux. D'une part car ce sont des têtes pas forcément connues - car je ne sais pas pour vous mais j'ai du mal avec les acteurs double emploi, ça gêne l'identification au personnage - et d'autre part ils collent vraiment avec le paysage. Les bimbos ne pleuvent pas, les interactions entre les personnages ne sont pas tordues et leurs dialogues sont particulièrement bien ciselés pour que rien ne dépasse. Juste l'essentiel, et c'était nécessaire pour embarquer autant de matière sans perdre l'attention du spectateur. Les seconds rôles sont à la hauteur de nos deux intrépides et ne sont pas tous des ressorts de l'intrigue. Méfiance donc, car les pistes sont donc brillamment brouillées mais sans artifices, et c'est ce que l'on aime dans une série policière.
On a donc une photographie superbe, des acteurs qui tiennent plus que la route, un scénario particulièrement retord et bien écrit. J'espère donc deux épisodes explosifs pour un final, je l'espère, à la mesure de ce qui a été amené jusque là. On espère être surpris autant qu'à chaque épisode et à mesure que l'on connecte les points. C'est jusqu'à présent, et sans conteste, la meilleure série de 2014. A dans deux semaines pour un dernière critique.
Pour mémoire cette critique a été écrite après la diffusion de l'épisode 4 et reflète mon avis et ma note (10) à ce moment précis.
Tout d'abord le titre, qu'il faut prendre au premier degré, car de prime abord on songe plutôt à une version comique de True Blood avec des épisodes autonomes à la The Blacklist ou Persons of Interest. Dans cette dynamique, la série n'avait rien de sexy hormis un synopsis qui pouvait suggérer la subtilité de la série.
Le pilote nous plonge immédiatement dans un sotrytelling audacieux dont le fil conducteurs sera le récit d'une enquête de deux inspecteurs déjà charismatiques. Ils narrent ainsi les débuts de leur enquête ainsi que leur situation personnelle. A l'écran, ça donne une mise en scène très dynamique qui évite les longueurs tout en disposant savamment des points d'interrogation à différent points clés de l'intrigue. Malgré un rythme très lent, on ne s'ennuie pas une seule seconde, les silences sont suggestifs et nos deux détectives campent des antagonismes forts. Côté jeu d'acteurs intense c'est donc très prometteur.
Ce qui fonctionne vraiment pour moi c'est bien entendu l'esthétique, et pour ne rien cacher, j'attendais un successeur à The Wire. Oui, la meilleure série de tous les temps. Je parle bien du mastodonte de la série policière. Car on parle d'une esthétique similaire, une photographie quasi documentaire, des personnages secondaires ancrés dans le réel sans être caricaturaux. C'est simple, j'ai du mal à trouver des fausses notes à cette série car c'est l'homogénéité de l'ensemble qui la rend si séduisante. Mais ce qui est vraiment surprenant c'est ce petit grain de folie distillé avec une grande ingéniosité. Il y a un peu de Lynch là dedans, et je pense que cela ne tient qu'au talent de Nic, producteur et l'auteur de cette nouvelle. Voilà qui explique la cohérence de l'ensemble, ça semble être une première série faite avec amour. Celles qu'on aiment aussi, et comme c'est la Saint Valentin il est temps de regarder cette série.
Au final, on regrettera déjà, les seuls 8 épisodes de cette mini-série. Mais qu'importe la quantité ne fait pas la qualité et The Wire peut garder son titre.