Plus qu'un fan service, un épisode à jouer
Comme la plupart des joueurs, je n'ai souvent aucune attente vis à vis des jeux issus des franchises de l'entertainment. Mise à part la promesse du jRPG, je n'avais pas grand chose à attendre de la franchise ni de son univers dont je ne suis pas le plus grand fan. Au contraire, ce fût plus la satire et la critique de la société ainsi que le goût pour le verbe allemand de Catman qui me firent revenir saisons après saisons.
A l'installation rien de bandant, le menu est classique, il y a déjà le mot DLC, j'ai peur. Comme dans tout bon RPG, la phase de création de personnage est aussi classique que bien étoffé et chacun pourra être le Nouveau personnage de l'épisode de South Park que l'on s'apprête à écrire. En tout cas, c'est ce que nous vendent les premières minutes du jeu puisqu'elles ressemblent trait pour trait à un classique début d'épisode. Fan Service 1. La prise en main est impossible à la souris et au clavier. On branche donc la manette. Et c'est parti. 1 - 0 pour les consoles. Les premiers dialogues nous font rapidement comprendre qu'il n'y aura pas de VF. Dommage. Cependant, les doublages sont plutôt de bonnes qualités sans être parfaits, et pour les non-avertis il sera parfois difficile de détecter la petite blague, en lire le transcript, et jouer en même temps. Il paraît que c'est une histoire de gros sous, comme quoi... Mais bon revenons au jeu.
C'est un jRPG classique, on se déplace dans le Monde, ici la ville de South Park, les décors sont interactifs, et on pourra accéder à différentes zones en fonctions de l'évolution de l'histoire et de son groupe de personnages. On trouve donc un meta menu pour gérer toutes ses actions présenté à la manière d'un Facebook-like. Loin d'être pratique à utiliser tout au long du jeu, il aura le mérite de servir la narration. C'est un bon point, et les touches d'actions rapides permettront d'aller au plus vite tandis que les fans liront et s'amuseront de toutes les petites pépites semées au détour d'une illustration ou d'un texte. C'est aussi un moteur à side-quests. Fan Service 2. On a donc accès à deux armes, trois pièces d'armures et des upgrades uniques à appliquer aux différentes pièces d'équipements afin d'en augmenter les capacités et créer des synergies pour les combats.
Si le côté exploration et découverte est très agréable avec des déplacements courts entre les zones à quêtes et une tonne de secrets à trouver, les combats sont l'autre gros point fort malgré quelques imperfections. Et une de taille, la difficulté est ridicule ! Même en difficile, les combats sont affreusement faciles. Il y aura sûrement un peu de challenge les deux premières heures en raison du système de combat sous forme de QTE. Le temps de maîtriser la technique, et ça roule, il suffit de spammer les gros sorts pour terminer chaque combat au premier tour. Les boss en demandent souvent un de plus... Bref, c'est dommage car il y a de bonnes idées avec plein de combos et des animations de sorts vraiment épiques. Fan service 3. On prends du plaisir à lancer des sorts car ils sont superbement animés et bourrés d'humour.
C'est là le vrai point fort du jeu, car au final, avec une difficulté aussi ridicule, on passe son temps à faire progresser la narration où à rejouer certains passages avec certaines passages pour apprécier leurs réactions. Fan Service 4. L'histoire est celle d'un épisode de South Park classique, du gros fun, des petites pointes vers quelques cibles bien choisies ou bien connues. Des répliques mythiques. Du nazi. De la sonde anale. Du Chef. Du caca... Ce qu'il faut reconnaitre au jeu, c'est bien son côté méta. Méta pour les fans avec l'univers intégral (même si on ne peut pas mettre tous les side, il y en a beaucoup, beaucoup). Méta pour le jeu en lui même avec des références directes à Skyrim, à Zelda, Final Fantasy... et ce aussi bien dans le gameplay que dans la narration. Les emprunts à la culture pop sont présents, massifs, constants et chaque petit détail est une merveille d'étonnement.
Après avoir joué un peu plus de deux heures et exploré la ville, vous aurez de quoi faire entre la trame principale et les side-quests qui augmentent la durée de vie de manière considérable. Et vous aurez globalement fait le tour des zones, les combats sont faciles et vous progressez sans difficulté. Ainsi, en rushant la trame principale la durée de vie n'excède pas 8 heures, avec les quêtes annexes, une bonne vingtaine et il faudra sûrement une bonne trentaine d'heures pour boucler le jeu à 100%. Pas de New Game+ à l'horizon. Bref, il faudra se contenter d'une autre classe pour faire une autre expérience voir s'interdire certains sorts ou objets pour faire réellement grimper la difficulté.
Un dernier passage pour évoquer la censure, n'étant ni pour ni contre, je dois reconnaître que les scènes coupés sont tout de même très violentes et ont quelque part eu ce qu'elles méritaient au regard de la loi. Et pour ma part, certaines m'ont mis quelques peu mal à l'aise je dois bien le reconnaître. Mais cela confirme le parti pris du jeu, celui d'être sans concession, et ça fait du bien d'avoir des choses qui tranchent dans le jeu vidéo. Dommage pour la difficulté, heureusement compensée haut la main par l'excellente narration. Certaines scènes resteront pour moi mythiques et à jamais gravé dans ma mémoire.
Un excellent cru !
