Cette critique porte essentiellement sur la Saison 3
SensCritique ne permet apparemment pas de critique par saison. C'est dommage : l'on sait combien d'une saison à l'autre, série varie.
A propos de Twin Peaks, bon nombre de critiques ici disent bien la puissance explosive, la révolution narrative qu'elle a représenté. De bonnes tranches de soap-opera dégoulinant de bons sentiments nappé d'étrange, saupoudré de burlesque et entrelardé d'horreur noire. Un ovni télé, un délire improbable, un truc qui n'aurait jamais du atteindre nos écrans, un miracle.
La suite est connue : la saison 2 tire en longueur, Lynch file à l'anglaise, le récit s'effiloche, et sauf un épisode final traumatisant, TwinPeak laisse un sentiment de pas-fini.
Mais 25 ans après, Lynch le retour.
Et alors là, la claque.
Le vieux est toujours aussi dingue... Les personnages que l'on retrouve 25 ans après, ok, mais il s'en fout un peu. Au contraire il ajoute de nouveaux personnages à l'excès. Mais l'intrigue se complexifie, et les sous-intrigues s'accumulent, sans qu'on en voit l'issue. Et Dale Cooper, ce Dale Cooper qu'on était si heureux de retrouver et qui pourrait unifier tout cela, lui rendre une logique... eh bien non, car
il a perdu la boule et se comporte comme un enfant de 6 ans épisode après épisode...
Faiblesse : certains épisodes tirent en longueur inutilement. A force de tout s'autoriser, parfois Lynch lasse. Ca ne dure jamais longtemps, mais il faut le reconnaître.
En revanche : quelle puissance dans certains épisodes quasi mutiques, totalement expérimentaux, hypnotisants... (l'épisode 8 !)
Twin Peaks 3, c'est l'univers de Mulholland Drive qui entre en collision avec celui de Dale Cooper (d'ailleurs, Naomi Watts fait le lien) et des fulgurances d'Eraserhead qui prennent le dessus.
C'est du Lynch en concentré.
C'est très très très bon.