Twin Peaks est une série créée en 1990 par David Lynch et Mark Frost. Policier, drame, thriller, tout cela mêlés au fantastique, cette oeuvre a résisté au temps pour continuer à faire parler d'elle et se placer parmi les classiques.
Intrigué par le premier épisode de l'ultime saison qui me sert de trailer, j'ai décidé de me lancer dans le visionnage des origines de l'intrigue 30 ans plus tôt. Mais voilà, le mystère, le personnage unique de Dale Cooper et les musiques d'ambiance qui recouvrent cette petite ville isolée sont vites rattrapés par des situations qui tournent à la parodie.Nombreux personnages (trop) clichés, arcs narratifs inutiles et ridicules... pour appuyer mes propos : Nadine, Harold, ou encore la transformation physique 100% subtile de Catherine : on tombe dans le pur Nanar. Était-ce voulu ? Plausible à l'époque ? Impossible d'assister à la mise en place sérieuse des premières pièces du puzzle de monsieur Lynch sans être interrompu par ces éléments de Telenovela.
Proche de l'abandon après ces 2 saisons, j'entame la dernière qui m'avait tant attiré. Mon ressenti est autre. Il y a un charme indéniable. Fini le grotesque, l'esthétisme des plans et un ton plus grave envahissent l'écran. On ne peut être insensible à l'empreinte des 25 ans passés sur les personnages qui ont mûri, ou encore aux réguliers rendez-vous pris au Roadhouse, dans lequel on prend place pour réfléchir à chaque fin d'épisode sur le sens de ce que l'on vient de voir.
Lynch et Frost développent enfin leur univers pleinement.
C'est là où un tout autre problème se présente. Les auteurs vont poser toute une mythologie par un enchaînement de sous-entendus visuels difficiles à relier entre eux ou à l'histoire principale, qui était déjà on ne peut plus bancale.
Cette ensemble que l'on nous présente, ça veut TOUT, ou RIEN dire. Des milliers de théories tirées par les cheveux pourront expliquer l'inexplicable en laissant l'explicable inexpliqué.
Je ne pourrai pas le nier, Twin Peaks, finalement, c'est de l'art. Il y a une réelle proposition artistique : c'est nouveau, risqué et si rare. Une oeuvre d'art contemporain sous forme de gros brouillon, au centre d'une salle de musée vide. Beaucoup y voient un chef d'oeuvre. Pour ma part, je passe mon tour et me dirige vers la prochaine pièce.