Twin Peaks est une charmante ville qui nous sublime grâce à ses magnifiques paysages et ses différents lieux qui rassemblent la joie et la bonne humeur entre les habitants. De quoi s'évader du monde réel, rationnel où tout est normal et a une logique. Car Twin Peaks aussi étrange que magnifique sera tout sauf une série banale et normale d'une enquête policière. C'est ce que l'on pense en effet à la première découverte de la série, qui nous illustre au tout début l'intrigue d'un meurtre parmi tant d'autres auquel on cherche à trouver l'assassin. Mais quand on habite à Twin Peaks, tout est bien plus étrange. Hormis la bouffe, les tartes aux cerises les donuts et le café, le reste n'est pas vraiment très rassurant et clair derrière ces jolies arbres et rivières qu'abritent Twin Peaks.
Ces trois saisons nous plongent en effet dans un monde entouré de phénomènes assez inexplicables, qui commence par ce meurtre de Laura Palmer. L'arrivé de l'agent Dale Cooper nous mène tout de même à comprendre ce qui se passe réellement dans cette ville. Grâce à ses rêves et visions qu’il est bien le seul à avoir. Bien que la bizarrerie de Twin Peaks s’étend plus au fur et à mesure des épisodes. Surtout quand il s’agit de la Black Lodge, étant le point de rendez-vous fatidique de Cooper. Un lieu totalement parallèle du monde réel qui rassemble la métaphysique, qui est complètement surnaturel, et qui enferme aussi cette malédiction. Malgré tout, ces deux premières saisons nous offrent un charme et de la compassion envers les personnages et la ville de Twin Peaks, mais en alternant aussi avec le côté sombre de cette malédiction qui a créé le drame de ce meurtre et qui se montre toujours présent.
Vingt-cinq ans plus tard, vient la troisième saison de Twin Peaks, où les temps ont changé, mais pas tant que ça. Cette dernière saison « Twin Peaks the return » nous montre qu’à travers le temps, il n’est plus vraiment possible de rester éternellement au passé. En effet, On retourne plusieurs années après dans cet univers très attachant, mais auquel on ne reconnaît plus vraiment ce que nous a offert Twin Peaks auparavant. Le temps passe et change, tel que le « Twin Peaks sheriff’s department » qui nous est montré comme un lieu étant devenu assez sombre, vide (en étant souvent filmé de nuit) mais avec les quelques personnages qui y sont restés fidèle. Ou encore l’arrivé du double Cooper maléfique auquel le spectateur au départ se demande où est passé le fidèle Cooper qu’on a connu dans les années 1990. Le présent a prit le dessus et change cet aspect nostalgique qu’on retrouvait dans le Twin Peaks des années 1990. Cette saison joue aussi avec la modernisation du monde au fil du temps, où la série se réactualise à notre époque actuelle. En nous montrant pas exemple d’autres décors plus fidèles à notre temps actuel (tel que Las Vegas). Le présent et le passé s’alternent entre eux.
Au fur et à mesure des épisodes, le charme de Twin Peaks revient faire toutefois son retour. Et ce changement nous offre tout de même du contenu différent qui ne se répète pas 25ans plus tard. Bien entendu, la Black Lodge existe toujours, tout comme cette malédiction qui ici paraît plus glauque et plus trash. La tendresse que l’on trouvait dans le Twin Peaks du passé est complétement effacé, tout en respectant ce côté métaphysique de la série qui n’est pas non plus de l’horreur. Bien que la troisième saison se montre un peu plus épouvante, mais surtout étrange. Les personnages restent eux bien fidèle à eux même malgré leur âge. Le côté décalé est également toujours présent, en particulier avec l’apparition du personnage Douglas Jones, un Cooper sortant de la Black Lodge étant complétement déconnecté de la réalité, ce qui correspond bien à l’atmosphère général de la série. Ici ce ne sont plus les agents se goinfrant de donuts mais Dougie qui passe son temps à bouffer du gâteau au chocolat ou des tartes aux cerises.
Twin Peaks est donc une série bien différente des autres auquel ces trois saisons ont leurs particularités, surtout la dernière qui se veut différente tout en étant intéressante, et peut être plus recherché sur l’aspect métaphysique et assez épouvante que les deux premières saisons. Avec le fameux épisode « you got a light » où nulle part ailleurs on trouvera ce genre d’épisode. Bref, « We live inside a dream » est sur quoi la série doit principalement nous amener à réfléchir.