Vendue toute ma vie comme la série-mère de toutes les séries, Twin Peaks avait jusqu'alors éludé ma curiosité. J'avais fait l'erreur stratégique de voir le long métrage badant de 1992 auquel je n'avais rien compris, et décidé de laisser le poids des ans se charger de lui avant de plonger tête baissée dans l'atmosphère des hautes montagnes qui donnent leur nom à la ville.
Et donc après avoir enquillé les deux saisons ( ainsi que le sketch du SNL ) je n'ai qu'une chose à dire : " Nan mais sans déconner les gars y'a vraiment pas de quoi se pignoler c'est juste un gros soap chiant au rythme complètement pété et sans autre mérite télévisuel que d'être littéralement le chainon manquant entre Amour Gloire & Beauté et les X-Files !"
Si Twin Peaks est la mère de toutes les séries, alors c'est une vieille matrone handicapée qui marmonne sur son Stannah pendant que ses enfants grimpent vigoureusement les marches ! Cruelle destinée pour cette vieille folle qui avait pourtant tout pour plaire : du mystère, de l'humour, des personnages attachants... et a tout misé sur des ficelles scénaristiques éculées, ajoutant ça et là des personnages insipides à la dernière minute, se dépouillant de son humour et ruinant irrémédiablement tout le mystère.
Quand à l'aspect "bizarre et envoutant" revendiqué par les fans, je n'y vois qu'hystérie et grand-guignol ringard. La scène du Black Lodge de l'épisode final se fait tellement humilier par certains films de Kenneth Anger vieux de vingt ans que j'en ai ri à gorge déployée pour tromper l'ennui.
Le sketch du SNL est drôle non pas parce qu'il force le trait, mais parce qu'il ne tombe pas loin...