L’apparition de The Umbrella Academy sur la page d’accueil de Netflix a eu un effet euphorisant sur ma personne. En effet, en tant qu’ex-fan du groupe My Chemical Romance (je vous épargne les détails de mon fanatisme adolescent sur Gerard Way), j’ai senti une grosse montée d’adrénaline et j’ai attendu avec impatience le 15 février pour m’y coller direct.
Je ne sais pas si c’est parce que j’ai beaucoup d’affection pour le créateur de ces personnages et quelques-uns des acteurs présents, mais je dois admettre que j’ai un attachement tout particulier pour cette série, que j’ai bingée en quelques jours (devoirs parentaux obligent). Au grand dam de mon partenaire qui – dès la bande-annonce- a fait un parallèle avec un « x-men copié collé en moins bien » et avait un gros sentiment de déjà-vu, moi j’ai adoré.
Déjà, visuellement, c’est beau. J’ai adoré le décor, cette grande maison qui certes, fait penser à l’école du professeur Xavier, mais quand même. On ne sait pas trop dans quelle ville l’histoire se déroule, on dirait un peu New-York, mais non. Un anachronisme permanent pose l’ambiance : pas de signes de modernité, on se croirait en 1990 (bien qu’on nous rappelle fréquemment qu’on se trouve en 2019) car les protagonistes utilisent des téléphones fixes, pas d’ordinateur ou de smartphone, les recherches se font aux archives de la ville et on se laisse des messages sur le répondeur. Pas de doute, on est dans un univers parallèle.
Ensuite, la BO est géniale. Elle pioche dans la pop culture de toutes les époques, rien de bien original, mais toujours bien placée. Ça fait plaisir de reconnaître certains morceaux ou d’en découvrir d’autres. Les thèmes originaux sont aussi assez sympas sans pour autant rester dans nos têtes. Et puis l'absence de générique - à une époque où le générique est gage de qualité - est astucieusement compensée par le titre placé dans le décor, bien souvent sur un parapluie.
Bien qu’on soit dans l’ambiance classique de la série de super héros avec deux clans distincts, on n’arrive pas bien à définir qui est blanc ou qui est noir tellement tous les personnages sont gris. Le traitement très humain de la personnalité des personnages est à mes yeux un des gros atouts de TUA. Certains personnages vont nous exaspérer, puis nous enchanter l’épisode d’après. Les « méchants » le sont-ils vraiment ? Les « gentils » sont-ils réellement bien intentionnés ? On verra quelques inégalités entre les membres de la fratrie : Luther, Diego et Allison peuvent nous paraître bien fadasses à côté de Klaus et Number Five qui crèvent littéralement l’écran. Ellen Paige de son côté reste dans sa zone de confort dans son rôle d’outsider, mais ce n’est pas grave parce qu’on l’aime beaucoup (quand je dis « on », c’est « moi »). Le duo formé par Hazel et Chacha m’a aussi beaucoup plu. Qui avait reconnu Mary J. Blige ? Pas moi. Leurs personnages sont plutôt sympas et on aimerait en savoir plus sur eux. J’aime leur dynamique et le comique qu’ils apportent dans des situations vraiment pas jolies-jolies.
Toutefois je dois déplorer quelques (grosses) longueurs. Des dialogues très longs, certaines scènes pas forcément nécessaires à l’intrigue qui s’étirent et s’étirent et des personnages qui parlent, parlent, parlent. Si j’étais de mauvaise foi je me dirais que ces longueurs sont là pour meubler et donc cadrer le format sériel de 50 minutes par épisode. Car entre nous, je suis quasi-certaine que l’intrigue se tient dans un bon gros blockbuster des familles de 2h30… bah un peu comme x-men quoi.
De plus, les flash-backs incessants qui nous montrent à quel point leur daron n’était pas commode m’ont laissée sur ma faim. J’aurais aimé savoir d’autres choses, genre comment ça se fait qu’on ait un singe qui parle dans cette maison ? Où sont les autres enfants nés subitement en 1989 ? Comment on fait pour chauffer une baraque avec 43 chambres dedans ? La notion d’inceste est-elle valable à partir du moment où justement on cherche les raisons pour lesquelles ce n’est pas de l’inceste ?
Quoi qu’il en soit, j’ai super hâte de voir la saison deux, alors ça me suffit pour dire que cette série est très prometteuse. On croise les doigts pour conserver cette dynamique et on patiente jusqu’en 2020 !