Un soap ado dissimulé sous les traits trompeurs d'une série de super-héros sur fond d'apocalypse.
Les personnages, qui n'ont aucun sens des priorités, font peu de cas de leurs pouvoirs (il n'y a que Cinq qui s'en serve vraiment ; Allison, par exemple, ne fait usage du sien que trois fois et demie dans toute la saison... dont trois flash-back !), ne montrent pas beaucoup plus d'intérêt pour la fin du monde programmée (on pense à Heroes) et préfèrent sonder ad nauseam leurs états d'âme et les petites plaies de leur fratrie gentiment dysfonctionnelle, du genre "papa était trop méchant !" et autres "ça a toujours été toi le chouchou !".
Ces longues séquences de discussions façon thérapie collective pas très profonde (et surtout totalement stérile : ils s'excusent vingt fois par épisode mais jusqu'au bout ne se feront pas confiance), ponctuées de quelques flash-back (qui soit n'apprennent rien d'utile, soit remontrent ce qu'on n'a pas eu le temps d'oublier) et de retours en arrière justifiés par les voyages temporels (qui interrompent généralement l'histoire au moment inespéré où elle commençait enfin à susciter un brin de curiosité), permettent d'étirer exagérément chaque épisode sur la durée d'une heure, format éprouvant et jamais justifié par ce qui se passe à l'image.
Je ne saurais compter le nombre de fois où, devant une scène, j'ai soupiré et penché la tête en arrière en lâchant : "Raaaaaa mais on s'en fouuuuuut de çaaaaaaa ! Donnez-moi les rushs et une table de montage, que je vous tronçonne tout ça et le passe au format 26 minutes qui aurait rendu la série digeste !".
Visuellement assez beau (photographie joliment acidulée, chouettes décors, cadrages dynamiques, effets spéciaux honnêtes, casting globalement convainquant), efficace lors de ses (très rares) scènes d'action... mais toujours prévisible et redoutablement ennuyeux !
Moi qui avais bien commencé 2019 en enchaînant les géniales Escape at Dannemora et Sex Education, voilà qui plombe un peu mon bilan séries de ce début d'année.