Ils sont beaux. Ils sont riches. Et ils ont forcément plein de vilains gros secrets ne demandant qu'à être révélés à l'occasion d'un drame puisqu'ils vivent dans un monde à la périphérie de "Revenge" et "Big Little Lies"!
Ça ne pouvait pas mieux tomber: au sein de leur somptueuse maison d'été de Nantucket, lors des préparatifs du mariage entre un des fils de la famille Winbury et une jeune "roturière", le cadavre d'un(e) des convives est retrouvé(e) avec une envie beaucoup moins franche de célébrer les noces. Alors que l'enquête démarre pour lever le voile sur les circonstances de cette mort étrange, l'ambiance au sein du clan n'est également plus à la fête, les soupçons et les non-dits se mettent à émerger entre tous...
On n'a rien contre un petit whodunit moderne chez la bourgeoisie américaine sous forme de minisérie, surtout porté par un sacré casting de grands noms, mais, bon sang, encore faut-il se montrer un minimum moins fainéant que "Un Couple Parfait" qui, non content d'en appliquer la formule la plus scolaire qu'il soit, la recycle avec des personnages et situations si clichés que l'ensemble ressemble à une des plus pâles photocopies soap-esques de ce type de proposition que l'on ait vue récemment.
Héroïne innocente envoyée dans l'antre des ogres dorés, relations adultères à tous les étages, comportements d'enfants riches dysfonctionnels, histoires de gros sous, lourds passés improbables refaisant surface et, bien entendu, pics critiques fatigués à l'égard de la classe aisée sont au programme de ce qui équivaut à une espèce de fourre-tout multipliant les fausses pistes toujours plus banales en guise de remplissage scénaristique de son nombre pourtant réduit d'épisodes et s'appuyant sur une construction de temporalités usée jusqu'à la corde. C'est bien simple, si les premiers épisodes font illusion, paradoxalement par l'apparat d'une production Netflix de luxe ou la coolitude d'un générique dansé entraînant (peut-être la plus grosse réussite de la série), le vernis de "Un Couple Parfait" vole au moins autant en éclats que celui de sa famille au cœur des enjeux devant la vacuité flagrante de son écriture, se réduisant peu à peu à un défilé de suspects/personnages dont on n'a rapidement que faire tant ils paraissent n'être que de faméliques ersatz d'autres modèles bien plus élaborés croisés ailleurs.
Évidemment, la qualité du casting leur donne parfois plus de corps pour ne pas totalement les faire sombrer mais voir Nicole Kidman dans un rôle qui n'a absolument rien d'inédit pour elle, Liev Schreiber faire ce qu'il peut pour maintenir son personnage de mari paumé au-dessus de la plus plate caricature, Evie Hewson en héroïne transparente ou la présence surprise d'Isabelle Adjani réduite à une "french bitch" juste bonne à faire... bah... la "french bitch" avec des répliques en français (et, accessoirement, lancée dans un involontaire concours de "Qui aura le visage le plus figé ?" face à Kidman) provoque vraiment de la peine au sein d'une série qui ne paraît leur laisser en permanence que des miettes pour s'exprimer. On sauvera certains acteurs de la jeune génération des Winbury, notamment une Dakota Fanning ayant au moins, elle, l'air de bien s'amuser.
Un "Couple Parfait" qui n'en a décidément que le nom. À tous les niveaux de lecture possibles.