Série bien ancrée dans les années 80 et qui paraît assez kitch aux premiers abords.
Pour faire un court résumé, Vinnie Terranova est un jeune agent fédéral qui a pour mission d'infiltrer les réseaux de criminels pour aider à les démanteler de l'intérieur. Au cours de ces différentes missions, il va petit à petit comprendre que les choses ne sont pas aussi simples que ce que lui avait inculqué lors de sa formation de policier ; il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre, avec des gentils luttant contre les vilains criminels et les coffrant pour le bien de tous. Au contraire, au fil des épisodes, Vinnie apprend à vivre dans le milieu criminel, à côtoyer ses derniers et à réaliser petit à petit qu'ils ne sont pas si différents de lui. Ils ont tous leurs travers, leur faiblesse et des raisonnements qui les rendent aussi humains que n'importe qui.
Il existe quatre saisons mais je n'ai pu voir que la première (et encore pas dans son intégralité). Faut dire que la série est assez difficile à trouver. Heureusement, elle a la particularité de se décomposer en différents arcs narratifs qui peuvent se voir indépendamment sans que l'on se retrouve perdu pour autant. Chaque saison est composée de deux arcs narratifs. Pour ma part, j'ai regardé le second arc narratif de la saison 1 qui s'intitule « Mel Profitt ». Dedans, Vinnie, après avoir été mandaté pour retrouver la trace d'un mercenaire nommé Lococco, infiltre l'un des plus grands réseaux criminels des États-Unis gérés par un certain Melvin Profitt, personnage haut en couleur, instable et très intelligent. À ses côtés, il y a sa sœur Susan, jeune femme magnifique et fine manipulatrice, avec qui il entretient une relation assez trouble.
Ce que j'ai aimé ?
Bah déjà, c'est indéniablement la performance de Kevin Spacey qui marque en premier les esprits (à noter que c'est sa première apparition à la télévision et l'un de ses premiers rôles et qui aurait d'ailleurs pas mal joué dans sa carrière d'après les dires de l'acteur). Celui-ci se lâche complètement dans le rôle de Mel Profitt et donne toute sa dimension au personnage.
La performance de Ken Wahl est elle aussi très bonne. Il joue très bien le jeune agent qui essaye de faire les choses selon ses convictions mais qui, au fil de ses fréquentations, perd pied et ne sait plus toujours où se trouvent les limites.
Et puis les répliques de son personnage sont cultes, en tous les cas en VF.
L'humour est aussi omniprésent dans la série. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose qui se veut dramatique ou affreusement sérieux comme certaines séries policières de ces dernières années. Non, là on a le droit à des personnages qui ne se gênent pas pour nous sortir des répliques complètement pétées, à utiliser des expressions qui sortent de nulle part et même des pures séquences WTF.
« Ça devient peut-être un peu trop profond là ? »
« Faites gaffe à pas être emporté par une méningite »
Néanmoins, il y a tout de même quelques défauts majeurs. Je pense notamment aux interventions de McPike (Jonathan Banks) et du « Lifeguard ». Je n'ai rien contre ces personnages, seulement leurs interventions ne servent tout bonnement à rien la plupart du temps. Elles ne font pas avancer l'histoire et n'apportent pas nécessairement des informations capitales. Elles sont plutôt là pour rappeler aux spectateurs que Vinnie reste un agent fédéral et nous montrer comment il transmet les informations glanées sur le terrain, bref c'est une volonté de nous montrer l'envers du décor de l'infiltration sauf que ce n'est pas suffisamment développé pour apporter un réel intérêt tant à l'intrigue qu'aux spectateurs.
Comme je l'ai regardé en VF, certains doublages m'ont fait tiquer. Le doublage raciste de l'agent infiltré d'origine asiatique par exemple ou celui de Susan qui est très surjoué et en devient horripilant.
Enfin, les scènes de bagarre sont mal faites avec des coups qui atterrissent à 50 cm de la personne, des bruitages énormes et pas du tout réalistes. C'est ce qui participe au kitch de la série et qui l'empêche de se désolidariser complètement de la décennie à laquelle elle appartient. Mais d'un autre côté, ça permet de rire un bon coup, c'est pas si mal, non ? _