Un géant face à son destin inéluctable...

Un homme, un vrai

Adaptation du roman éponyme de Tom Wolfe publié en 1998.

À l’orée de ces 60 ans, Charlie Croker (Jeff Daniels) voit soudainement son empire immobilier s’effriter devant ces yeux tandis que la faillite pointe à l’horizon. Refusant catégoriquement de capituler, il va entreprendre de tout faire pour éviter l’inexorable effondrement que le destin semble lui offrir.

J’ai un peu hésité à décortiquer cette nouvelle mini-série Netflix. Pour la simple raison que je n’ai pas envie d’encourager ceux qui vont me lire à aller découvrir cette œuvre télévisuelle. Puis je me suis dit que cette série représente un exemple concret d’un bon concept encore une fois mal exploité par la plateforme Netflix.

Le récit avait de quoi capter après-tout, on y suit théoriquement un homme qui se bat pour éviter de perdre son gigantesque empire. Le termes ‘’théoriquement’’ est important ici, car c’est là tout le problème de cette mini-série. Le fil rouge est constamment mis en retrait au profit de sous-intrigues qui pour la grande majorité n’apportent rien au final.

Concrètement, une bonne partie de l’intrigue se situe autour d’un homme afro-américain injustement incarcéré. Certes les séquences au tribunal sont prenantes, mais les passages en prison plomb pas mal le récit. Cette partie pourrait être pardonner si elle avait un sens avec le fil conducteur, mais ce n’est malheureusement pas le cas ou du moins pas vraiment.

En revanche tout ce qui concerne la prémisse est intéressante à suivre et ce grâce essentiellement à l’énorme prestance de Jeff Daniels. Il est totalement à fond dans ce rôle et tant mieux j’ai envie dire. Puisqu’il représente le meilleur élément de cette série et de loin.

Malheureusement, il est desservi par une intrigue décousue et une sous exploitation de son personnage (C’est d’ailleurs le problème globale de ce projet, rien n’est creusé.). Étrangement sa bataille pour tenter de rester au sommet n’intéresse pas plus ce qui faut la narration. Elle préfère mettre en lumière d’autres excellents acteurs comme Diane Lane, Tom Pelphrey, Lucy Liu ou encore Jon Michael Hill dans des rôles tous peu intéressant les uns que les autres. Ce qui en résulte que le dénouement se retrouve vite expédié et bâclé. On en sort donc avec un sentiment d’insatisfaction plus qu’évident.

Ce qui fait qu’au final, on n’arrive jamais à s’immerger pleinement dans cet univers ou du moins à s’accrocher à un quelconque personnage. Attention ça se laisse regarder bien sûr, ce n’est pas une œuvre vide de matière. Je ne peux toute fois pas m’empêcher de constater que Netflix n’a pas su exploiter le concept qu’il avait sous la main. Je dirai cependant que ça peut valoir le détour pour observer un Jeff Daniels toujours en forme du haut de ces 69 ans!

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