Dérouler une intrigue en suivant la recette d’Agatha Christie, tout en y ajoutant quelques ingrédients supplémentaires comme un clin d’œil à Kubrick (shinning pour le garçon de 3 ans et son intuition, 2001 et son supercalculateur HAL 9000), ne donne pas forcément une série réussie.
Dans la seconde saison de the OA, l’influence d’Hitchcock frémissait à la surface de l’image et l’intrigue se déroulait sous forme de puzzle mental ; la suite du travail du duo Marling -Batmanglij promettait d’être alléchante.
Mais la structure d’un sous-genre comme le « Whodunit » n’est pas favorable au développement d’une réflexion poussée et d’une psychologie un tant soit peu étoffée.
(Attention spoilers à suivre.)
A la fin du troisième épisode, nous avons déjà compris que le meurtrier est Ray l’IA mis au point par Andy le multimilliardaire inspiré par Elon Musk, restait à savoir comment cette IA a pu mettre à exécution son plan machiavélique et pour quelles raisons ?
Tout nous sera dévoilé dans les vingt dernières minutes du dernier épisode, ce qui nous donne un « happy end » un peu ridicule il faut bien l’admettre.
On s’ennuie souvent devant les trop nombreux flasbacks explicatifs concernant l’histoire d’amour de Darby ; ces retours dans le temps sombrent sporadiquement dans la guimauve et un trop plein de caractérisation des personnages de Darby et Bill.
Mais il faut quand même admettre que, parfois, des moments de grâce surgissent dans les plans filmés plein cadre sur leurs visages et leurs corps maladroits, comme la scène dans la baignoire d’un motel perdu dans le désert.
Reste une impression de quelque chose d’inabouti, et comme le dit le personnage de Bill dans une des scènes « c’est trop et pas assez ».