Je me félicite d'avoir avalé les deux saisons de cette série canadienne originale à plus d'un titre.
Dans la première, il est question d'une erreur judiciaire vue comme telle aux yeux de la mère, Catherine Godin, interprétée par une exceptionnelle Céline Bonnier, qui est convaincue que son fils croupit en prison depuis 15 ans, uniquement pour protéger des malfrats. Elle est aidée, en partie par un flic, Benoît dit "Bing", pas très motivé, mais on comprendra très vite pourquoi...
Les épisodes s'enchainent avec une redoutable efficacité, avec des relances maitrisées et limitées pour maintenir un suspense permanent. Le scénario de Joanne Arseneau se déroule selon un jeu de tiroirs juste ouverts afin de préserver une subtile conclusion qu'on sentait venir mais avec tant d'obstacles que c'en était déroutant. Jusqu'au dernier épisode tant attendu.
Dans la seconde, on change de sujet pour aborder le problème des violences conjugales et des féminicides. Encore une fois, c'est très bien vu, d'une maitrise exceptionnelle, avec de multiples faux-semblants, des pistes s'achevant en impasse, mais avec une humanité fascinante, au point qu'on a le sentiment de vivre une véritable histoire. Les deux héroïnes, policières impliquées dans la mort d'un suspect, sont d'une crédibilité et d'une efficacité sidérantes. Comme pour la première saison, les enchainements sont subtils, les relances permanentes et redoutables, et les jeux d'acteurs sont vraiment exceptionnels.
Une série à voir absolument, qui change des standards américaines et autres, une série passionnante sur des faits de société de la vie courante, bref, une totale réussite, à voir absolument sur ARTE, comme souvent.