United States of Tara (Cody)
Voilà, c'est fini. Trois saisons de douze épisodes, pour une série proposant des personnages aussi réussis et aussi attachants, c'est forcément trop court. Et bien sûr, on se dit aussi qu'elle aurait mérité de trouver son public tant le jeu des acteurs est juste, tant les épisodes pourtant si courts semblent si foisonnants, si travaillés, si denses.
United States of Tara, c'est avant tout une démonstration incroyable du talent de Toni Collette (dont tout le monde se souvient dans Little Miss Sunshine et Muriel), qui joue ici parfaitement le rôle d'une mère de famille atteinte d'un trouble dissociatif de l'identité. En plus d'incarner Tara, elle doit donc devenir chacun de ses "alters" : une adolescente de seize ans en pleine crise et un peu trop portée sur la chose, une Bree Van de Kamp des sixties aux méthodes d'éducation un peu particulières, un vétéran de la guerre carrément beauf ou encore une psychologue new age. La rencontre avec chacun de ces personnages est toujours un grand moment, tant l'actrice principale parvient véritablement à se métamorphoser. Gestuelle, intonation, mimiques : un travail épatant. Tout simplement bluffant.
Mais United States of Tara, c'est aussi tout le petit monde qui gravite autour de Tara. D'abord ses deux enfants, en pleine adolescence, qui se cherchent chacun à leur manière. Kate, l'aînée, se rebelle contre l'autorité et aimerait devenir indépendante, quitte à devoir sacrifier un peu d'amour-propre. Le gentil Marshall, surnommé Moosh, adore porter des fringues vintage, voir des vieux films et faire la cuisine. Et il ne sait pas trop s'il aime les garçons ou les filles. On croise également Charmaine, la soeur de Tara, instable et égoïste, qui essaie pourtant de trouver sa voie sans faire de dégâts (ce qu'elle ne parvient jamais à faire, en réalité). United States of Tara, c'est aussi Max, son mari, qui au final joue plutôt un rôle de bouclier, en retrait des intrigues, mais reste un personnage émouvant et surtout réel.
De bons personnages, de l'émotion, beaucoup de rires et d'absurdités, United States of Tara est une jolie ode à la folie douce. La folie pathologique de Tara, bien sûr, mais aussi celle de tous les autres personnages de la série qui ont leurs petits travers, leurs moments de faiblesses, ces instants où l'on n'est plus vraiment rationnel et que l'on se laisse aller. Une façon de nous rappeler que nous aussi, nous sommes parfois un peu tarés comme Tara. Avec un tel sujet, il y avait de quoi faire de la guignolade, mais les scénaristes ont eu l'intelligence de raconter une histoire avec sérieux, non sans humour. On sent malheureusement que certaines intrigues de la troisième et dernière saison ont dû être bouclées un peu rapidement, mais le scénario tient la route jusqu'au bout et nous offre une belle fin. Merci Tara, merci Toni, merci Diablo.
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