Il est déjà étonnant qu'UnREAL vendue comme une satire d'une émission de télé réalité soit diffusée aux USA sur Lifetime, (chaîne qui diffuse du téléfilm sirupeux et... de la télé réalité à longueur de temps), mais la surprise est encore plus grande quand la série se révèle être l'une des meilleures nouveautés de 2015.
Le pilote, déjà, impressionne par sa maîtrise : on y découvre Rachel Goldberg productrice sur Everlasting (aka The Bachelor mais ça tout le monde l'a bien compris) qui revient sur le tournage de l'émission pour une nouvelle saison que ses chefs veulent explosive afin de maintenir l'audimat d'un format vieillissant. Et la série ne tarde pas pour nous plonger dans l'envers ultra malsain du décor de l'émission, où Rachel et ses collègues doivent manipuler les candidates à loisir afin d'obtenir des "moments de télévision". Les premiers épisodes constituent donc une satire féroce et sardonique de la télé réalité, confrontent le spectateur à son voyeurisme autant qu'ils le manipulent. Car Sarah Gertrude Shapiro, co créatrice de la série et ancienne productrice du Bachelor, sait parfaitement comment écrire un drame, y attacher de nombreux rebondissements, créer un lien avec ses personnages. Et tout autant que ces shows TV dont elle démonte les mécanismes, la série se montre redoutablement efficace et addictive.
Mais si UnREAL a un cadre bien précis, elle poursuit plusieurs sujets. Cette première saison déborde en effet très vite de son genre pour devenir un vrai drame humain, aussi malsain qu'attachant. Car le véritable sujet de cette saison c'est Rachel Goldberg. Une anti-héroïne complexe, remarquablement interprétée par Shiri Appleby. Auto proclamée féministe dans le pilote, toujours sur la brèche et ne pouvant lutter contre son addiction à un travail qui la révulse, elle n'est à l'aise que dans les relations de pouvoir et de manipulation. On n'est pas loin d'un Walter White féminin. Le season finale,
qui se concentre sur la relation cannibale entre Rachel et Quinn (autre fantastique personnage féminin) ouvre d'intéressantes perspectives pour la suite.
On a hâte.