Ushio & Tora
7.1
Ushio & Tora

Anime (mangas) Tokyo MX (2015)

Ushio trouve un jour dans le temple à côté de sa maison une trappe menant à une cave. A l'intérieur de celle-ci se trouve prisonnier Tora un terrible monstre, empalé depuis 500 ans par la Lance de la Bête dont celui-ci est incapable de se libérer.
Après avoir passé un pacte avec le monstre, Ushio le libère pour sauver ces amis pris à parti par un autre groupe de monstre.
Et l'anime commence avec Ushio devenant propriétaire de la Lance.


Pour commencer, le schéma scénaritsique est classique et pourrait en décevoir plus d'un. Cependant, la première partie est une longue mise en place, une entrée préparant pour le succulent plat principal qui s'annonce. Comme on le comprend très vite, le véritable ennemi n'est nul autre que l'Etre Pâle, *yokai*qu'on introduit petit à petit dans le récit, en prenant son temps. Le Mal a vocation à gagner par l'usure, endormi au fond de l'océan.
Le mangaka commence par introduire doucement mais tranquillement le monde des yokai, et tout le monde spirituel qui nous entoure. Invisible mais omniprésent. Les combats, au début timide, gagnent en intensité au fur et à mesure jusqu'à l'exposition des derniers épisodes qui n'est un festival visuel.
Puis, la véritable intrigue se pose, le monde spirituel avec ses nombreux partis se complexifie et l'anime prend une tout autre dimension. On quitte le shonen pour rentrer petit à petit dans le sheinen.
Le héros Ushio est sans nul doute l'incarnation du Bien, l'histoire mettant sans cesse en avant ses grandes qualités de coeur et d'esprit. On a dans ce gamin de 14 ans, l'étoffe d'un véritable héros, tiraillé par ses doutes et ces craintes.
A ces côtés, se trouve Tora, le monstre repenti qui petit à petit se trouve une "humanité". C'est les actes qui définissent réellement ce que nous sommes et non notre origine. Tout est toujours capable de changement. "Rien ne se perd, tout se tranforme". Ainsi, le duo Ushio et Tora fonctionne parfaitement, sous le couvert de leur fierté respective, on sent les deux comparses, tout d'abord se respectaient de par leur fait d'arme, puis pour ceux qu'ils sont. Une amitié complexe qu'on prend plaisir à voir se développer et se complexifier. Ushio n'est rien sans Tora et Tora n'est rien sans Ushio. La Lance de la Bête n'est que le catalyseur de cette relation épique.


Sauf le Mal, immuable, imperméable au changement
Et c'est autour de ça que tourne le manga.


Le Mal, l'Etre Pâle est une figure extrêmement bien travaillé, qui saura énormément se faire apprécier par les amateurs de "bons méchants". (Juste son regard, un dessin d'une telle intensité, ça fait osciller entre jouissance et respect). On a une figure démoniaque, rusée, perfide, cruelle, que seule la peur et la mort comblent d'un bonheur bien particulier. Son but? Anéantir toute vie, car dans cette annihilation se trouve l'accomplissement du Mal: le chaos et la souffrance sont ses enfants.
Et malgré un méchant si "classique", l'anime ne souffre en rien du manichéisme qu'on pourrait craindre grâce au travail des personnages, leur profondeur, qui ne permet en aucun cas d'anticiper ce qu'il va se passer, bien qu'on sache où cela va nous mener. Le manga apporte son lot de deuil et de trahison.


Le design caracter, un peu old school, permet de retrouver avec nostalgie des images digne de DBZ ou autre manga classique, tout en gardant un aspect bien vivant, intense. Les expressions, les sentiments sont brillamment retranscrites et la carthasis se produit sans mal.
Il n'y a rien à redire sur la musique, notamment par des openings d'une qualité certaine.


La progression époustouflante de cette anime est ce qui me motive à écrire une critique, bien que peu connu, il devrait gagner en reconnaissance. On a rarement vu une telle qualité dans la progression scénaristique. Au début de l'anime, je pensais lui mettre 7. Et après le dernier épisode, le 9 est non négociable.
Pour un total de 39 épisodes, je ne peux que conseiller de se laisser tenter par un tel travail. Merci Ushio et Tora, merci de m'éviter de réviser des partiels fastidieux.

VincentLst
9
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le 27 avr. 2018

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Vincent Lst

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