Valley of Tears s'annonçait être LA série israélienne de ces dernières années. Traiter de la guerre de Kippour est un sujet extrêmement casse-gueule que ce soit en Israël ou à l'international. D'une part, il s'agit d'un traumatisme énorme dans la société israélienne tant par le nombre de blessés que de tués sur une aussi courte période. Et d'autre part, les tensions resultant de ce conflit sont encore extrêmement perceptibles aujourd’hui.
Faire une série historique sur la bataille du plateau du Golan était donc aussi risqué qu'ambitieux.
Afin de relever le défit, le budget d'un million de dollars par épisode dépasse largement ce qui a été fait jusque là par la télé israélienne. Malheureusement c'est toujours trop peu. On ne peut pas faire une série représentant la plus grande bataille de chars depuis la seconde guerre mondiale avec 1/7ème du budget de Sauver le Soldat Ryan pour quatre fois plus de temps d'écran. Ce ne sont pas les 3 pauvres chars israéliens (au maximum) et les nués de chars syriens pixélisés qui se laissent détruire par nos héros qui vont nous plonger dans la réalité des combats.
Il serait possible d'écrire des dizaines de lignes sur le manque de réalisme de cette série mais ça n’est pas le fond de mon propos. Ça n’est pas la seule raison pour laquelle elle se loupe bien qu’il s’agisse de mon point de vue de la principale.
En revanche, Il faut saluer le choix d'un casting assez juste, les acteurs sont dans leur immense majorité convaincants. Cependant, il n'ont pas une grande marge de manoeuvre : coincés entre un scénario fantaisiste et des dialogues trop souvent médiocres.
Pourtant certains choix de scénarios auraient pu être l'occasion de raconter une histoire, vécue par des milliers de jeunes hommes et femmes en y ajoutant quelques touches afin de mettre en exergue les questions sociétales qui traversaient la société israélienne au début des années 70.
Sauf qu’ici il ne s’agit pas de quelques touches, ils y vont à la truelle. Les histoires personnelles deviennent le fil conducteur de l’histoire et non pas les évènements qu’ils vivent, qui sont pourtant bien suffisants à eux seuls pour en faire une histoire palpitante.
Dès lors, la guerre devient un prétexte pour raconter des histoires plus ou moins intéressantes : un père qui cherche son fils, une bande de copains militants socialistes qui cherchent à démasquer le mouchard de la police parmi eux, un jeune surdoué plein d’anxiétés qui devient le protégé de son supérieur ou encore une jeune femme qui veut retrouver son petit copain qui (hasard du scénario) n’est autre que l’officier mentionné juste avant. Tout cela se passe sur le champ de bataille évidement, autrement ça serait la dernière saison de « Plus Belle la Vie ».
Par le sujet (ou prétexte si on s’en tient au paragraphe précédent), on peut évidemment voir des similitudes avec l’excellent « Kippur » d’Amos Gitaï mais on est très loin de sa justesse pour raconter la violence du conflit d’un œil froid et réaliste.
Au contraire, il semblerait que le but soit de nous arracher des larmes et tentant de donner de la profondeur à certains personnages pour les tuer ensuite puis de verser dans un registre héroïque lourdingue.
Vous l’aurez compris on est loin d’un chef d’œuvre, vous n’y trouverez n’y réalisme historique ou scénaristique et pas une grande qualité cinématographique non plus.