Valvrave the Liberator par AntoineRA
Cet anime, j'y ai été un peu confronté par hasard, un soir, sur recommandation car il se déroule dans un univers de science-fiction, et qu'il y a des méchas. En l’occurrence, deux éléments qui me plaisent beaucoup dans le genre. Sauf quand c'est traité à la légère. D'où cette note faiblarde. Pourtant, en progressant, l'intrigue a quand même développé quelques bonnes idées - ce qui veut dire que le départ était catastrophique.
Valvrave est un pompage évident, et sans vergogne, de tous les clichés du genre. Prenez l'aspect spatial d'un Macross Frontier et ses vaisseaux, la partie manipulation et politique d'un Code Geass, et puis le côté mécha conscient d'un Eureka Seven, et sortez-en une version simplifiée et fade. Voilà ce qu'est Valvrave. Un protagoniste lycéen qui n'a pas forcément la côte et qui va se retrouver face à un robot humanoïde alors que son pays se fait attaquer. Il va monter dedans et, au moment le plus désespéré, réussir à le faire fonctionner et mettre les ennemis à mal. Bien entendu, il sait parfaitement le piloter. Et c'est ce type de ritournelles qui nous est servi en flot continu pendant douze épisodes. C'est vrai que pour le coup, ils n'ont pas beaucoup de temps à consacrer au développement, mais si c'est pour sortir des "progressions" d'histoire aussi énormes et peu crédibles (cette déclaration d'indépendance...), sur fond d'une love story niaise et éculée (le protagoniste qui voulait déclarer sa flamme dans les premières minutes mais va être finalement confronté à nombre de péripéties qui vont l'empêcher de vivre son amour), autant ne rien faire du tout.
Qui plus est, les auteurs tentent d'installer un fond plus mature avec des meurtres et du sang, ou une scène "choc" (épisode 10) très mal venue, que l'on sent bien présente juste histoire de faire parler et se donner une image. Il est vain de chercher quelconque thème profond dans cet anime si ce n'est le très convenu "je suis un monstre, je dois être le seul à porter ce fardeau". En gros, de la psychologie de comptoir et des théories du complot recyclées depuis 15 ans, qui ennuient plus qu'elle n'avivent l'intérêt. Sans parler de ces conflits géopolitiques bidons qui permettent simplement d'assouvir des fantasmes d'ados en soif de pouvoir et liberté. Par ailleurs, cette première saison se termine sur un pseudo-cliffhanger facile et plutôt fade. Il y a pourtant eu de bonnes idées avancées dans les premiers épisodes, comme cette possibilité de prendre possession d'un autre corps. Néanmoins, des possibilités qui auraient pu en découler, il n'en est resté que l'aspect gag-esque (faire des avances à un autre personnage pour créer l'embarras ensuite) pour, finalement, complètement abandonner ce point de l'intrigue dans les deux tiers de l'anime.
On aurait pu espérer prendre une claque visuelle qui puisse excuser le scénario. Là encore, c'est d'une banalité grossière. L'animation n'a absolument aucune identité et ressemble donc à bon nombre d'animes modernes. Le chara design est lambda et les méchas sont pas mal (même si on pense souvent à des Bionicles), mais les vaisseaux sont vraiment trop alambiqués pour être opérationnels. Notons également des séquences d'action bien foutues et dynamiques qui rehaussent quelque peu l'ensemble. Un ensemble qui est d'ailleurs bien trop coloré et guilleret qui cible direct un public "de base". Le style est simpliste avec des traits doux et une image lissée qui laisse davantage penser qu'on est dans un anime romantique plutôt qu'au milieu dune guerre galactique. Côté bande-son, rien de très marquant ; juste des musiques d'ambiances et d'autres plus grandiloquentes sur les scènes d'action. Très sommaire.
Valvrave surfe donc sur un courant sans rien lui apporter de novateur, et surtout en s'imposant comme pâle copie de nombre d'entre eux. L'anime cible évidemment les plus jeunes, qui n'y connaissent pas grand chose au genre, en mêlant robots, combats classes, amourettes, et un faux côté mature trompeur. Ça pourra assurément les divertir. Pour tous les autres, c'est juste une insulte à ce qui a pu faire la richesse du genre.