Vampire princesse Miyu par Ninesisters
Adaptation d'un manga d'horreur, Vampire Princess Miyu appartient aux nombreuses OAV de qualité qui ont fleuri lors de l'année 1988. A tel point que celle-ci plus qu'aucune autre ne fait absolument pas son âge, et semble même avoir été réalisée dans les années 90 ; c'est d'autant plus vrai que nous n'y retrouvons que peu d'éléments propres aux productions de l'époque, comme la musique pop habituellement si présente et caractéristique.
La première chose qui impressionne en commençant le premier épisode, c'est bien la qualité technique. L'animation, bien entendu, mais aussi et surtout les décors, extrêmement détaillés et participant grandement à l'ambiance de la série, pour connaître leur apogée lors d'une 3ème OAV somptueuse où les personnages donnent l'impression d'évoluer dans un univers fait uniquement de noir et de blanc.
Le mot est lâché : "ambiance". Une série d'horreur – puisqu'il s'agit ici d'horreur – c'est avant tout une série d'ambiance. Et là où la version moderne de Kikôshi Enma ratait complètement le coche de ce point de vue, il n'en va certainement pas de même pour Vampire Princess Miyu, qui nous propose non seulement des histoires sombres et dramatiques, mais aussi une réalisation et une direction artistique qui arrivent véritablement à capter l'attention du spectateur, malgré un montage – en particulier sur les deux premières OAV – parfois un peu chaotique.
L'ensemble de la série tourne essentiellement autour des deux pôles d'attraction que sont Himiko et Miyu : la première, humaine sensible aux esprits, considère que la seconde n'a pas sa place dans notre monde, et surtout pas le droit de faire souffrir les humains en se nourrissant de leur sang. Le personnage de Himiko est posé dès le début, et même si nous le verrons progressivement évoluer, c'est bien celui de Miyu qui attire les regards et que le spectateur sera amené à découvrir, et avec elle ses blessures, ses convictions, ainsi que ses objectifs. Le tout au travers de 4 OAV pour autant d'histoires originales et dramatiques, teintées de surnaturel, enrobées dans un style légèrement gothique du meilleur effet.
Vampire Princess Miyu n'est peut-être pas la meilleure série d'OAV de 1988, année qui fût marquée par plusieurs projets originaux exceptionnels, mais elle n'en demeure pas moins une œuvre maîtrisée de bout-en-bout et mémorable.