Saison 5
Si globalement il y a un net progrès et regain d’intérêt par rapport à la précédente, avec certains épisodes excellents (le dernier de chaque « segment »), cette cinquième saison est une fois de plus la preuve que la série devrait revenir à un format de 10 épisodes par saison, car c’est en tout cas le format de son intrigue. Alors certes, concernant Floki, dont l’intrigue avance très lentement et par petits bouts seulement, l’ensemble de son arc se tient sur les 20 épisodes. Mais pour le reste, que ce soit Lagertha, Björn, Ivar, Ubbe, ou même Harald et le Wessex, chacun de ses arcs gagneraient à être recentrés sur une saison.
L’arc autour de Kattagat se tient sur les 20 épisodes, mais franchement, on perd très facilement le fil et les deux moitiés de saisons ne sont pas si connectées que ça. Certes, en tant que consommation, avec 10 épisodes par an, ça tient la route ; mais d’un point de vue narratif, des saisons de 20 épisodes avec autant de disparité au niveau des intrigues, ça n’a aucun de sens. Au contraire, ça dilue le fil rouge dans des lourdeurs pas nécessaires. Et c’est dommage, parce qu’au final, cette saison est beaucoup plus efficace. Surtout la première moitié, qui est l’une des meilleures de la série. La seconde moitié sera plus inégale, mais restera très efficace.
Après, les intrigues évoluent lentement mais sûrement à tous les niveaux. Sans qu’il y ait de longueur, chaque élément prend sa place au bon moment pour l’ensemble s’engraine sans anicroches. Le duel autour de Kattagat, avec Ivar contre ses frères et Lagertha permettra de le positionner comme premier véritable antagoniste depuis la mort de Ragnar, et sans doute le meilleur de la série depuis les deux premières saisons. Et l’évolution des personnages se fait naturellement, de façon fluide, même si Lagertha sera moins mise en avant dans la seconde moitié de saison, comme si elle passait le flambeau.
Le casting reste dans l’ensemble correct à bon, tout comme l’aspect technique. Les scènes de batailles sont toujours au rendez-vous et efficace, la mise en scène pertinente avec une photographie toujours aussi magnifique.
Bref, un petit sursaut d’orgueil avec cette cinquième saison, mais qui confirme au passage que la stratégie narrative adoptée de 20 épisodes par saison n’est pas adaptée à l’intrigue (ou l’intrigue ne s’adapte pas au format, au choix). Reste à voir ce que le grand final de la sixième saison nous réservera, mais il y a de quoi s’impatienter déjà.